Yu-gi-oh! Tag Force 1, 2, 3, 4, 5 et 6 sur PSP et World Championship sur DS !


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Contrebande de destin

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Nephtys
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MessageSujet: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeMer 2 Mar - 1:55

Eh ouais... Nom bizarre, mais soit!
En fait, j'ai déjà écrit la totalité de cette histoire sur un blog-fiction, mais, ce serait plus intéressant de le mettre ici... La base n'est pas l'animé, mais seulement les deux jeux sur DS, et l'héroïne un mixe des histoires du 2009 et du 2010. Il y a beaucoup de libertés prises, et même si elle, elle a une tendance un peu Mary-sue à mon grand désespoir, le plus grand rôle est celui d'un autre perso... Que beaucoup aiment, parce qu'un psychopathe acharné et fun qui réveille les gens à coups de tatanne, c'est marrant.

Bon, assez blablaté...




Tour Un: Réveil en contrebande




Où… où pouvait-elle bien être?

Où pouvait ce frêle corps, recroquevillé sur lui-même et à peine couvert d’un manteau en plus de vêtements dont elle ignorait jusqu’à la couleur, bien se trouver? Elle était seule, effroyablement seule, dans une cave à alcools dont les étagères s’amoncelaient jusqu’au plafond de pierre, couchée sur une sorte de canapé miteux dont elle sentait encore les ressorts. Personne, absolument personne, même pas une petite odeur de sueur, ou de puanteur humaine sur elle…
La seule personne ici qui dégageait une quelconque odeur, c’était elle, et c’était l’odeur du sang. Elle était couverte d’hématomes, apparemment, elle avait fait une grosse chute… Mais pourquoi?
La femme, dont la tête était couchée sur un épais matelas de cheveux argentés, réalisa qu’il s’agissait des siens et se releva pour essayer de respirer.
Mais une épouvantable senteur, mélange de cigarette, alcool, et fumée de charbon avec toutefois quelques notes fruitées, lui descendit jusqu’au nez et elle dut se recoucher à plat ventre, le nez dans ses mains, pour ne plus respirer cette épaisse d’abomination…

Bon sang, ce qu’elle pouvait avoir peur…
Dans ce lieu où elle se réveillait, qu’elle ne connaissait pas, et où elle ne reconnaissait, pour le moment, absolument rien. En dehors de cette pièce, apparemment en sous-sol vu son architecture, sa composition, et la vision de quelques marches d’un escalier montant en colimaçon, menant apparemment vers l’endroit d’où venait toute cette fumée, elle pouvait aussi y entendre des bruits. Des bruits de verres qui s’entrechoquaient, des rires gras ou des voix empâtées et mauvaises, des discours qui n’avaient pas grand sens, et des mouvements de chaises et pas lourds et pesants. Il y avait beaucoup de monde… environ trente personnes, et en majorité des hommes bien que quelques voix féminines encroûtées pouvaient aussi s’y faire entendre.

La demoiselle déduisit qu’elle était dans la cave d’un bar.
Comment s’était-elle retrouvée ici, loin de ses proches, à l’écart de sa famille, dans un lieu qu’elle ne connaissait pas, seule, perdue et sans aucun souvenir de ce qui avait bien pu se passer? Usuellement, et je devine que vous devez le penser, elle a été droguée, kidnappée, ou autre sombre histoire qui passerait sous la criminelle.
Sauf que dans son cas, une telle situation était… non seulement commune, mais pas réellement étonnante. La raison pour laquelle ceci n’était pas étrange, simplement incompréhensible, était en revanche beaucoup plus mystérieuse et angoissante. Tout ce dont elle se souvenait remontait à une semaine, et elle ne possédait guère que des connaissances de base….
Et, son environnement ne se limitait qu’à l’allée sombre où son premier souvenir la ramenait, la Prison où elle avait été ensuite, puis… puis… les rues claires et éclairées d’une grande ville qui ne lui disait rien. Elle se souvenait aussi de toutes les personnes qu’elle avait rencontré et qui lui avaient parlé, normal, puisque cela comptabilisait environ dix personnes. Facile de se souvenir de tous les visages, mais les noms, encore fallait-il qu’un jour elle les eut entendus!
Elle ne connaissait même pas le sien, et ignorait qui avait pu lui apprendre à marcher et parler, les choses élémentaires… toutefois, elle avait le sentiment que cela n’était pas naturel, et l’effrayait. Elle en déduisit qu’elle avait eu un passé, mais l’avait totalement oublié…

Tout ce dont elle se souvenait, c’est d’avoir accompagné l’une des dix personnes qu’elle connaissait jusque dans un bar où il devait rencontrer quelqu’un qui pouvait les aider. Mais, à peine était-elle entrée dans les escaliers qui descendaient, qu’elle avait préféré rester dedans, se sentant mal au fur et à mesure, comme si elle allait s’évanouir.
Puis, c’était là où elle ne comprenait pas - il y avait deux hommes, en costume tous les deux, un blond et un autre au crâne rasé, qui l’avaient bousculé en entrant eux aussi dans les escaliers - ah, les hématomes venaient peut-être là! Et son esprit s’était échappé alors, la rendant inconsciente.

Maintenant qu’elle avait fait le tri dans ses souvenirs… la puanteur de la fumée lui permettait de deviner un peu plus l’endroit où elle se trouvait. Probablement la même odeur qui lui avait donné la nausée avant de tomber dans les pommes! Alors, le garçon avec qui elle était se trouvait peut-être encore ici.

« Tu te sens mieux? » demanda une voix masculine, mature, autoritaire mais non menaçante. La femme frissonna et se dressa sur le canapé où elle s’était couchée, pour reculer vers le mur et s’éloigner de l’endroit d’où provenait la voix. Il y avait à peine assez de lumière pour qu‘elle puisse mieux distinguer la cave ainsi que son mystérieux interlocuteur, un homme qu‘avec l‘obscurité elle ne put voir que la silhouette, qui ne la regardait pas. Il descendait les escaliers qui menaient à la cave, et ne lui prêta apparemment aucune attention.

Ce qui n’était pas son cas à elle, effrayée, mais contente de voir une personne au moins. Il pourrait peut-être l’aider… ou, en fait, ça devait être lui qui l’avait mise ici. Valait mieux ne pas le contrarier.
« Qui êtes-vous? »demanda-t-elle en poursuivant bientôt par : « Où suis-je? Où est le garçon qui était avec moi… et les deux hommes qui le suivaient? »
Mais elle craignit, vu le coup d’œil rapide que l’homme qu’elle interrogeait lui lança, et dont elle ne s’aperçut que par l’éclat d’acier qui brilla soudainement, dans le noir, de l’avoir contrarié.
Toutefois, il ne fit rien, au contraire elle entendit un soupir de sourire, juste avant qu’il ne s’accroupisse pour chercher quelque chose dans un des rayons - une grosse bouteille de bourbon, qui semblait peu âgée. Evidemment, il ne devait pas utiliser des alcools très coûteux pour faire ses cocktails, et apparemment vu qu’il sortit aussi d’un carton une bouteille de grenadine, c’était le cas… Sa voix était un peu plus douce, moins autoritaire.
« Il va bien. Saiga l’a récupéré sans problème, et celui à qui tu as fais je ne sais quoi est en train de m’enfiler toute la réserve de scotch, il va pas tarder à chanter la Marseillaise en breton celui-la… Une fois que tout ça sera calmé, et que tu iras mieux, je te ferai sortir et tu iras les rejoindre. »
D’ailleurs à propos de ça, il récupéra une troisième bouteille et ricana légèrement apparemment en regardant la date de la bouteille, puis se leva. Jeta de nouveau un œil vers elle.
« Besoin d’un truc, tant qu’on y est? Profite, j’essaie de descendre le moins possible, on sait jamais à quoi s’attendre avec ces loubards… »
« …Non. Merci monsieur, désolée de vous causer du soucis… »
L’homme tourna les talons pour aller en direction de l’escalier.
« Moi, ça ne me dérange absolument pas… Par contre, si tu sors d’ici sans que je t’ai donné le feu vert, là ça être un problème. Mes clients ne sont pas aussi… gentleman que moi, et je suis loin d’être un exemple. Ca ferme dans quatre heures, profites en pour dormir. »

Sur ce, il monta les escaliers et claqua la porte du haut, en appuyant apparemment sur un interrupteur qui éteignit la lumière.
La femme comprit que c’était la lumière qui l’avait réveillée… Se dit qu’elle n’était peut-être pas entre de si mauvaises mains, et que peut-être elle ferait bien en effet de se reposer. Sa tête était encore lourde, et la nausée au bord de la gorge….
Elle se recoucha, sur ses cheveux, et utilisa le long chapeau en forme de cône cassé qu’elle avait pour se masquer le visage. Se demandant encore ce qu’elle avait bien pu faire au type qui descendait la réserve de scotch!

-----------------------------------------------------------------------------------------


Son premier souvenir avait été une errance, perdue et nue, dans une allée sombre et pleine de déchets, puante et au sol collant, un enfer à côté de cette cave qui n’était déjà pas très accueillante! Elle s’était réveillée là, en ne sachant rien, juste le sentiment d’être… perdue. Comme si le souvenir d’avoir eu un sens, et un trajet, était présent, mais qu’elle ne pouvait se rappeler de son passé. On l’avait trouvée là-dedans.. Un policier, qui était devenu rouge tomate, et l’avait fait attraper pour aller au poste de police. Là-bas, on lui avait mit des vêtements, cette même tenue qu’elle portait à l’heure actuelle.

Quelqu’un avait voulu lui faire une marque avec un laser sur la joue, apparemment à ce qu’on lui avait expliqué, on faisait ça à tous les criminels pour les marquer…. Mais ça avait pas marché sur elle.
A cet instant même, quelque chose avait pris son âme, et elle s’était évanouie. Quand elle s’était réveillée, elle était intacte, sur un lit de cellule, et il y avait deux garçons avec elle. Ils étaient gentils tous les deux…

Un garçon brun avec les cheveux en pétard, avec des mèches jaunes, appelé Yusei Fudo, et qui apparemment avait été attrapé comme elle pour avoir essayé de sortir de Satellite pour aller à Neo Domino City - mais elle ne savait absolument pas ce que c’était!- et un autre, appelé Kohei Aoyama, cheveux bleus et yeux bleus, qui lui avait proposé de s’évader.
Ils n’en avaient pas eu le temps, car le directeur de la prison, un homme noir grand et gros, qui passait son temps à s’arracher les poils du nez et les souffler sur les gens - de ce qu’elle savait, il était vraiment méchant!- avait provoqué le garçon brun en duel de cartes au beau milieu de la prison.

En revanche, ça, c’était une nouveauté pour la jeune femme, qui ne comprenait absolument pas pourquoi ce duel de cartes était si important. C’est vrai, c’est un jeu pour les enfants, régler de si grands problèmes avec des cartes à jouer lui semblait aberrant! Et pourtant, l’enjeu lui apparut très vite… ça se déroulait en plusieurs phases, et apparemment certaines cartes étaient des monstres et permettaient d’attaquer l’adversaire, parallèlement les joueurs utilisaient des cartes magies pour les renforcer et des pièges pour détruire des cartes de l’adversaire…

Mais, c’était beaucoup plus impressionnant en considérant que la technologie que ces gens utilisaient faisaient une modélisation en trois dimensions des cartes, et surtout des monstres, qui prenaient littéralement vie… c’était donc là l’intérêt de ce jeu de cartes! Apparemment, vu que cela pompait aussi l’énergie du joueur, ces duels étaient véritablement des batailles.

Un système de combat tellement obscur et complexe qu’elle s’aperçut beaucoup plus de ce qui se passait à l’extérieur du duel.
Les points de vie des deux joueurs, qui par les effets des cartes diminuaient, se traduisaient chez le garçon brun en décharges électriques, et de ce que la femme avait compris, c’était une tricherie de la part du gros bonhomme qui était le chef de la prison, car lui n’en recevait pas. Et quand elle l’eut réalisé… Et que l’une des cartes de Yusei disparut dans un hurlement…
Elle s’était évanouie à nouveau.

Pour se réveiller, quelques heures plus tard, avec Yusei qui l’attendait pour sortir de la prison. Il avait gagné, de ce qu’il lui racontat, et l’enjeu était sa libération. Mais l’homme avait l’intention de ne pas tenir la promesse et de ne pas le libérer, sauf qu’il y avait un genre de Ministre qui regardait le duel - c’est vrai, elle avait eu l’impression de sentir un regard d’acier sur elle - qui n’avait pas apprécié la tricherie, viré le gros bonhomme qui s’appelait Armstrong, et fait appliquer la libération de Yusei… ainsi que de la jeune femme, qui était tombée dans les pommes.
Yusei s’était fait des amis dans la prison, un certain Jin Himuro et Tenzen Yanagi, et Jin lui avait conseillé d’aller dans un bar nommé Bootleg pour demander à rencontrer un certain Saiga, un type surdoué qui était capable de tout faire, pour l’aider à s’infiltrer dans les locaux de la Sécurité dont le Ministre était le directeur, et récupérer ses cartes et sa moto duel qui lui avaient été confisqués.

Franchement, ça n’avait aucun sens pour la femme.
Elle savait juste que Yusei était un ami, qu’elle aimait bien Kohei et Himuro parce qu’ils avaient été gentils, et qu’elle allait le suivre à défaut d’avoir un autre choix!



…. Il faudrait aussi qu’elle remercie le barman pour sa gentillesse envers elle.
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Malemort
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeMer 2 Mar - 7:11

Sympathique comme fiction...
J'attend de voir la suite pour me faire un avis ^^
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeJeu 3 Mar - 1:36

Bon ^^' Ben je met le deuxième tour alors... L'intrigue commençant à la fin de ce chapitre - et le fun avant, avec le caractère magique du type, tiens, aussi- du moins j'espère, j'espère que ça vous plaira^^'

Tour Deux : Le barman qui distribuait des coups

« Hé, amiga… réveille-toi. »

Non… aucunement envie. Le canapé avait tellement épousé son corps… et la chaleur de son corps s’étant mixée avec celle du manteau gris qui la couvrait, en plus de s’être rassemblée et transmise au tissu contre lequel elle s’était lovée, qu’elle était dans une espèce de petit bain chaud de sa propre température et qu’elle n’avait nullement envie de se lever.
Même l’odeur ne la gênait plus… Elle dormait encore si bien! Sa bouche ne parvint qu’à émettre un grognement en réponse, et qui fut répondu par un petit « eh » de l’autre côté. De toute façon, elle n’entendait que dalle.
« Allez… c’est l’heure de rentrer à la maison, la belle au bois dormant. »
On la secoua un peu, une main désagréablement étrangère sur la peau nue de son bras. Elle répliqua en tapant dessus et par un nouveau grognement…. Cette joie fut de courte durée, quand la voix masculine pesta « Oh, ça suffit maintenant! » et prit le manteau pour le lever hors de son joli petit cocon et se le rabattre dans le dos.

Elle se tourna en direction du méchant intrus, plissa maintes et maintes fois les yeux et fit la grimace parce qu’il y avait une grosse ombre devant et qu’elle voyait mal ce que c’était. Ses pupilles s’adaptèrent enfin à l’obscurité, pour ne toujours rien voir si ce n’était quelqu’un qui, une main tenant quelque chose par-dessus son épaule ( en l’occurrence, sa ‘couverture’), la fixait.
Puis tout lui revint, le bar, la prison, et tout, et surtout qui était ce type. Oh, zut! Il devait être fâché maintenant - elle bondit hors du canapé dans un sursaut épouvantable et tenta de se réceptionner sur le sol avec ses bottes mal fichues, mais résultat manqua de glisser sur les bouteilles et dut son salut au « Attention bordel! » du barman qui se précipita, l’attrapa par le bras et la tira vers lui.
Elle évita de peu de s’écraser dans du whisky de quinze ans d’âge, un régal pour les connaisseurs et une bouteille qu’il ne servait que dans les très très grandes occasions… du genre un enterrement de vie de garçon, ou même de fille, ça, il avait déjà vu, mais plus rarement.
« Fiouuu! Tu m’as fait peur… tu as de la chance, tu aurais été un type, tu aurais pris un gnon. »
Agrippée, littéralement, au veston du barman, la femme frissonna en entendant cela… ouh, il n’avait vraiment pas l’air commode, est-ce qu’il la frapperait vraiment? Et, heu, est-ce que les deux hommes qu’elle avait vu, il les avait frappés…?
Ca le fit éclater de rire, sa réaction, et apparemment d’avoir quelqu’un collé contre lui comme ça ne lui déplaisait pas! Elle leva les yeux, pour juste se faire coller un peu plus alors que la main qui tenait le manteau changeait de côté et lui remettait le manteau posé sur ses épaules, d‘avoir une petite tape affectueuse sur la tête. Le barman lâcha donc sa proie, et lui permit ainsi de se relever. Elle était plus petite, lui arrivait au nez environ… sauf qu’elle ne voyait pas son visage toujours. Du moins très mal, et ce nez, qu’elle voyait était long!
Si long qu’elle se focalisa dessus et ne prêta guère attention aux mots de ce dernier.
« Il fait froid dehors, et ton costume ne couvre pas grand-chose, tu vas te les peler…. Je te le prête, tu diras à Saiga de me le rendre, d’accord beauté? »
« D’accord… » répondit-elle un peu absorbée. Là, elle pouvait voir deux longs sillages sur les joues… creusées encore plus par l’ombre… Sûr qu’il n’était pas beau.

Toutefois elle n’eut pas plus le loisir de le détailler, puisque le barman en question se tourna, et commença à monter les marches en lui faisant signe de le suivre, ce que docile elle fit. Ca lui faisait bizarre de marcher à nouveau.. Elle titubait un peu… Oops!
Non, on va éviter de tomber quand il te tue du regard comme ça… Et hop, t’es arrivée aux escaliers! Le bar semblait vide, comme ça… plus personne… la fumée un peu dissipée à cause de la porte en haut des escaliers pour sortir, ouverte… et puis surtout propre comme un sou neuf.
Mais brillant. Rutilant. Neuf, quoi! Le bâillement épouvantable grogné par le barman démontra d’ailleurs du temps qu’il avait du passer à travailler là-dessus… Elle porta la main à ses propres lèvres, rougissante.
« Vous auriez du me réveiller et me demander de vous aider ou de le faire… c’était la moindre des choses? »
« Ahuwwwwaaaaouh - hein? Nan tu rigoles, vu comment t‘a failli m‘ensuquer une bonne bouteille tout à l‘heure, les verres ça coûte cher tu sais… » Il avait une larme au coin de l’œil tellement il avait baillé fort… Et elle se tourna vers lui (il la suivait, puisqu’il fermait les portes derrière) pour protester.

Là, seulement, elle se rendit compte du… phénomène, dans la lumière du bar.
Pas moche! Pas moche! ... Si. Très moche.
Mais… un nez. Un très long nez. Pointu. Mais, à côté de cela, deux longues entailles cicatrisées par des bandes gravées d’or, un gros paquet de cheveux répartis en long pics châtain, une coiffure à peu près aussi apocalyptique que celle de Yusei…
Mais ce qui la fit frissonner jusqu’au plus profond de son âme, fut ce regard d’acier sur elle. Les yeux bleus aciers, véritablement aciers, gris clair, de cet homme lui inspiraient la plus grande des frayeurs.
« … Quoi? Eh, j’ai raison, regarde-toi, tu tiens à peine debout… Je vais t’amener jusqu’à l’appartement de Saiga, ça vaut mieux. Par contre qu’il se plaigne pas si demain j’ouvre en retard! »
"Heu..."
Il s’avança et sans manière lui plaça le bras sur son épaule, pour qu’elle s’y tienne, et éteignit la lumière pour remonter les escaliers et sortir enfin du bar.


Aaah, l’air libre… Elle respira à pleins poumons un air à peu près frais si on ne comptait pas l’odeur d’essence qui régnait. Cette allée était sombre et pleine de gens saouls qui dormaient dehors - elle s’aperçut que le barman, après avoir fermé la double porte qui permettait de pénétrer dans les escaliers de son bar et rangé sa pancarte externe où un gros « BOOTLEG » s’affichait avec une boule de bowling, leur jeta un œil amusé.
Revenant, pour de nouveau lui proposer de lui servir d’appui - ce que, cette fois, se sentant mieux, elle refusa gentiment -, il se permit aussi d’aller en réveiller un en lui mettant une grosse torgnole.
« Allez debout feignant! T’habites pas six cent mètres plus loin, bouge toi les fesses! »
« Oh allez Master fait pas *****…. Laisse moi dormir… » grogna le type complètement bourré qui sentait d’ailleurs très mauvais. Le barman, qu’il venait d’appeler Master, soupira un grand coup, et remit sa manche normalement.
« … Je te dis pas désolé, demain t’auras oublié de toute manière. »
Elle ferma les yeux en voyant la jambe amorcer un mouvement en avant. Oula, il était pas lent à taper, le barman… elle remercia le ciel de ne pas avoir été un homme. Surtout en voyant le type qui dormait par terre hurler de rage, se réveiller et courir subitement un 5000 mètres, en hurlant « Aieaieiaiei ».
Master se frotta le menton en le regardant, se tapa le front sur la main, et se tourna vers elle.
« … Bon, c’est pas tout, mais j’ai quelqu’un à raccompagner, moi. Yusei et Saiga doivent t’attendre je pense… »
Yusei… Et Saiga… L’un, qu’elle avait connu pour, au total, une semaine, et l’autre dont elle connaissait à peine le nom. Mais, Yusei avait été gentil, et apparemment Saiga était un ami de ce Master, qui s’était montré bon avec elle, donc ils devaient sûrement être comme lui…
Elle grimaça toutefois, en songeant que c’était pas normal de ne pas avoir d’endroit où rentrer, comme ce type qui avait été rappelé à l’ordre assez brutalement. Se rendit compte ensuite qu'elle devait faire une tête véritablement atérée puisque le barman avait levé les deux sourcils avec un air d'incrédulité.
« Je dois être ridicule… » marmonna t-elle.
« … T’as faim, hein? »
Sa question la surprit totalement, au point de lui faire oublier la raison de sa grimace, ce qui n'était pas plus mal parce qu'une gamine qui passe son temps à chialer, c'est lourd. Un type à l’autre bout de l’allée, à moitié endormi, réussit quand même à ricaner, ce qui agaça apparemment Master, et le fit changer d’expression… Pas plus mal, puisque celle qu’il arborait jusqu’ici était désagréablement inquisitrice, et curieuse.
« Hey! Ça y est, tu ramènes des clientes chez toi? Et ben punaise, bonne bourre mister Mas- »
« Ta gueule! » rugit-il, très peu classe et très peu digne, en lui jetant une cannette dans la bouche. Le plus étonnant est qu’il fit mouche et que le type se rendormit comme une masse après le coup, en bavant.
Master s’étira et se tourna vers elle, un peu moins énervé.
« Bon! Je disais: tu dois crever la dalle, normal, ça fait presque douze heures que t’as rien avalé, apparemment. Alors te fais pas trop de biles pour la crise de nerfs, je sais comment c’est… Crois-moi, j’en ai vu des pires - TOI AUSSI TU LA FERMES!!! » gueula-t-il après un discours gentil en discours d’un troisième ivrogne qui traînait par terre. « Bon! Ma jolie, je te laisse quelques secondes, j’ai deux trois coups de pieds à donner » comme par magie, les ivrognes qui traînaient se relevèrent et foncèrent se coucher. Apparemment, ses coups de pieds étaient légendaires! Ca fit rire toutefois la femme, de bon cœur, et rire aussi le barman, moins, mais content qu’elle se soit déstressée. « Voilà…. Alors, tu viens? Je t’emmène, tu vas pas te promener en pleine nuit dans cet accoutrement. »
« Cet accoutrement…? » répéta-t-elle, sans comprendre. Il fit quelques pas, mais elle ne le suivit pas… donc au bout de deux mètres il se retourna, un peu agacé.
« Et bien?! Qu’est-ce que tu attends? Je ne vais pas te porter, les gens que je porte qui sont défoncés et me gerbent dessus j’en ai eu un paquet alors non! »
« Heu… » elle hésita longtemps. « … Je voudrais vous remercier, monsieur, j’ai été un vrai fardeau… »
Ca, il semblait qu’il ne s’y attendait pas. Elle le vit changer d’attitude radicalement pour passer à l’incompréhension totale. Puis, haussant les épaules…
« Bah, rendre service aux amis de mes amis de mes amis… Et c’est pas ça un corps endormi dormant dans ma cave de plus ou de moins qui va changer quelque chose, tu sais. »
« … Les amis de vos amis… Oui, j’imagine… » elle répéta, encore une fois. Cette fois, elle regardait ses pieds, ennuyée. « Je crois…. Oui, ils doivent être mes amis… Peut-être… »
Ou plutôt, elle ne savait absolument pas ce que cela signifiait, et savait pertinemment qu'elle ne connaissait Yusei qu'à peine.
« Allez… ça suffit. Yusei, ce n’est pas vraiment ton ami, hein…? Saiga m’a tout raconté tout à l’heure… T’es amnésique, hein, et tu sais pas où aller. Si tu veux vraiment me remercier, fais-moi plaisir, viens avec moi. J’aime pas les demoiselles en détresse, mais toi t’es vraiment un spécimen. De quoi intéresser un mec aussi peu gentleman que moi. »
Elle éclata de rire tout de même à la comparaison… même si elle était un peu effrayée de le suivre. Mais ce n’était pas comme si elle avait quelque part où aller.
« J’suis plus un criminel… Mais bon, Saiga et Yusei aussi, et ils ont des gros projets à faire. Tu vas faire que les ralentir, alors que si tu bosses avec moi, ça te laissera plus de temps pour te calmer et essayer de te retrouver. »
Le bras qui s’offrait à elle, pour qu’elle s’y tienne… était tout à fait en adéquation avec la proposition qu’il venait de faire. Lui offrir un toit et un foyer le temps qu’elle se souvienne de où et quel était le sien… Quelque chose d’adorable, même si normal. Elle hésita… Mais le prit, ensuite, rouge.



« Voilà, on y est. » dit-il alors qu’ils avaient du traverser trois ou quatre pâtés de bâtiments, et que le barman, Master, c’est ça? S’arrêtait devant un immeuble d’allure moyenne, pas aussi miteuse que ceux qu’elle avait vu avant d’entrer dans la prison, mais pas très classe non plus comme ceux qu’elle avait vu dans la ville. Il commença à insérer une clé qu’il prit dans son veston dans la porte principale… Elle le regarda une seconde fois.
« Merci, monsieur… »
Une pichenette sur le crâne. « Tu m’appelles pas Monsieur! Master si tu veux, ou Garçon, mais pas monsieur. satané, mais tu dois avoir le même âge que moi, me fais pas passer pour un vieux! »
Elle sursauta beaucoup plus franchement cette fois, pendant qu’elle avançait à ses côtés.
« ….Le même age que…? »
Il acquiesça. « Trente, trente-cinq ans, à tout casser. J’oubliais: remercie tes jolies formes pour mon offre, hein, ça aide pas mal. »
« Oh! » s’offusqua-t-elle, mais, il riait tellement qu’elle en perdit très vite son choc et s‘en amusa elle aussi! « Je ne sais pas comment je pourrais jamais vous remercier de tout ce que vous faites pour moi… »
« Continue à dire ça et je te laisse dans la rue. » Devant ses yeux écarquillés il resta de marbre et ouvrit la porte, faisant signe à la femme de parler à voix basse, et d’entrer. « J’étais sérieux tout à l’heure… tu es vraiment un spécimen, une vraie énigme. Ca tombe bien, j’adore les énigmes, ma belle, et satisfaire ma curiosité et soif de connaissance sera largement suffisant… Crois-moi, c’est un truc bizarre qui t’as fait dans ses entrailles et t’a filé un pouvoir pareil. »
Un pouvoir pareil…?
« De…? »
« Nephtys, c’est un joli nom… et surtout c’est pas commun. Mais pour une fille comme toi capable de corrompre instantanément des agents de sécurité et ne pas s’en souvenir du tout, c’est parfait. Et aussi j’aimerais bien savoir qui t’a donné ce nom - ils ont dit à la prison que tu t’appelais ainsi à Yusei. Tu vois, t’es une sacrée énigme, et j’ai bien envie de la résoudre. »

Nephtys…
Mais… C’était le nom d’une carte, non?
La carte qui quand elle est détruite revient sur le terrain et détruit toutes les cartes autres que les monstres sur le terrain… Un phénix.
Le phénix de Nephtys.
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DarkCiD
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeJeu 3 Mar - 1:46

Originale et bien écrite. Voilà une fiction qui nous change agréablement des classiques récits de duels. ok
En plus tu maîtrises bien l'orthographe, la ponctuation et la grammaire, ce qui rend le texte très séduisant à lire.
Bonne continuation.
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Malemort
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeJeu 3 Mar - 5:34

J'ai envie de savoir la suite, comme dit notre cher Admin, ça change.
En espérant que ça continue comme ça.
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Nephtys
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeJeu 3 Mar - 6:33

Ben... Ouais, ça change peut-être, mais j'me demande jusqu'à quel point vous pourrez ^^' Enfin bon, vous verrez bien, voilà la troisième partie (y en a 24 hein...) ^^'



Tour Trois : La chaleur d'une vodka glacée





« C’est pas très grand… Mais c’est chez moi. Et va falloir t’y faire, le temps de te trouver un domicile à toi aussi. »
Dit calmement le barman, alors que Nephtys entrait dans l’appartement. C’était effectivement petit… elle prit son temps pour regarder un peu partout, alors qu’il fermait la porte derrière elle à clé et se mettait un peu plus à l’aise en balançant son veston, ainsi que le gilet qu’il portait en dessous, sur son portemanteau.
C’était pas grand, en effet… et curieusement, il n’y avait aucune trace d’alcool. Pas même la
moindre odeur. Seule note, une petite trappe à un moment, bien fermée, qu’elle supposa ouvrir sur un petit compartiment où devaient se trouver des bouteilles.
En revanche, le reste!Rangé à la perfection! Des tonnes et des tonnes de classeurs, ou de boîtes en bois où étaient sculptées de belles gravures de monstre… Tout cela arrangé dans un ordre précis sur des étagères en bois qui montaient du sol jusqu’au plafond, certaines plus utilisées que d‘autres, et sur chacun de ces classeurs d‘autres monstres, plus beaux cette fois, se dessinaient.
C‘était très impressionnant!
L‘un des classeurs était ouvert, et elle constata qu‘en réalité ils étaient remplis… de cartes. Le reste, les cases non remplies par des classeurs, se chargeaient de jeux de réflexion divers et variés, des jeux de cartes traditionnels, et des casse-tête orientaux comme occidentaux, dont les boîtes étaient
impeccables, comme neuves.
Le reste de l’appartement ne dénotait pas non plus d’une personnalité bordélique, tous rangé et nettoyé, on aurait presque dit que cela n’avait jamais servi… Ce qui, en fait, n’était pas loin de la réalité, réalisa Nephtys en voyant Master bailler très fort et étirer ses bras. Il ne devait guère avoir le temps de rentrer chez lui… Ou alors il ne faisait que jouer et faire fonctionner ses méninges dedans, et ça ne faisait guère de désordre.
Théorie bientôt confirmée par le coin où se trouvait un canapé, une télévision de taille moyenne, une table basse - il devait sûrement manger devant latélé, devina-t-elle, un ordinateur portable posé sur l’un des rayons du meuble qui soutenait la télévision. Du reste, l’organisation de l’appartement n’était pas bien folichonne, une porte qui menait à la salle de bain à droite de l’entrée, au fond une porte à droite vers une cuisine d’où par contre, le barman s’étant introduit, provenait une bonne odeur de nourriture, et une autre porte à gauche ou elle voyait le bout d’un lit et une mappemonde au fond de la pièce.Ce n’était pas le genre de domicile qu’elle attendait d’un barman!

« Hé…sois une gentille petite femme et installe-toi, j’suis trop crevé pour t’aider… » bailla-t-il de nouveau, entendit-elle de l’autre côté de la pièce. Elle acquiesça et… d’un coup, sans qu’elle sache pourquoi, un mal de crâne lui provoqua un violent élancement dans le cerveau, et elle dut vaciller et s’appuyer sur le canapé pour ne pas tomber. Ouh… ça tournait de plus en plus.
Sauf que le mal de crâne, lui, ne partait pas.
« Hé…ça va, poulette? » demanda l’ombre devant elle. Bon sang, sa vision s’obscurcissait de plus en plus… et ça ne s’arrangeait pas avec le temps. Elle ne voyait rien, juste une grosse ombre, ni la main et le visage de celui qui venait de lui mettre un sucre gonflé d’eau dans la bouche et le lui faire avaler.
Mais… ça revint petit à petit. Les voix qu’elle commençait à entendre restaient cependant nettement audible, mais sa vision revenait. Master était accroupi devant elle, amusé. Il y avait une assiette avec deux énormes sandwiches qui sentaient très bon d’ailleurs, et un verre d'eau.
« Hé… Fallait me le dire que c’était à ce point-là, ok? J’ai déjà dîné moi donc tranquille, mange ça et couche-toi sur le canapé, on verra demain pour le reste, t’es vraiment pas en état là, mignonne. »
« Je… je suis pas sûre que ce soit la faim qui… » commença-t-elle, mais en recevant une taloche sur la tête elle se tut, et médusée le vit se lever pour disparaître dans la salle de bain. Son mal de crâne revenait, alors elle se dépêcha de s’alimenter ( ce qui, quand on crève la faim, a l’air de la meilleure saveur du monde). Mais, cela ne changea pas grand-chose. Si, maintenant, la tête ne tournait plus…. Mais la douleur dans son front était toujours violente, et augmentait encore. Pourtant,
il n’y avait pas de lumière ou très peu, pas de bruits (en même temps, à quatre heure du matin, c’est normal qu’il n’y ait pas d’excitation dehors…), pas d’agent susceptible de lui donner cette céphalée, juste… ces voix étranges qu’elle entendait. De plus en plus fort.


Le barman venait tout juste de finir sa douche et sortit en peignoir de sa salle de bain pour faire face à un étrange spectacle. La femme qu’il avait ramené chez lui essayait de se lever mais titubait. Et, aussi, elle avait zéro intelligence, normalement quand on est dans un état de faiblesse constant et pathétique comme ça, on évite de faire des trucs idiots, comme se lever. Cette fois il commençait à en avoir marre.
« Ho! Me casses rien! Y a des trucs ici qui m’ont coûté un bras! »
« J’entends…quelqu’un ... » fut tout ce qu’elle parvint à dire. A force de ne pas réussir à se tenir debout, elle donna un gros coup de tête par terre en tombant. Le choc fit grimacer le barman, qui oubliant sa tenue (ou plutôt, pour dire vrai, qui s’en foutait) alla... donner un grand coup de paume dans l’un des classeurs.La voix caquetante et familière qui appelait Nephtys depuis un moment
déjà, lui disant de le laisser faire, qu’elle n’était que son avatar, et son combat contre elle, en pleurant qu’il suffisait, qu’elle était l’avatar de personne; cette voix se tut au moment où Master tapa.
C’était une chose complètement impossible, et pourtant, il venait de la faire. Elle réussit à se relever, nettement moins k.o, et le dévisagea avec très grande stupeur.
« Merci… Mais, qu‘est-ce que vous venez de faire? »
« Mmh… »
il haussa les sourcils, toujours debout, pour la regarder elle dans les yeux. Mais que voyait-il? Assurément, s’il regardait ses pupilles, ce que cet acier fixait n’était pas l’âme de Nephtys, mais quelque chose d’autre. Quelque chose qu’il devinait, et qu’elle ignorait totalement… la principale source de ses ennuis.
« … Tu sais pourquoi on m’appelle ‘Master’ plutôt que ‘Gros Pif‘? J’adore les énigmes, les choses qu’il
faut résoudre, tu l’as déjà vu. J’ai comme qui dirait un don avec ça… et j’ai une pièce de ton puzzle qui commence à émerger du tas immense de ton être et se positionner. Reste ici. »

Nephtys cligna des yeux alors que Master, qui paraissait fatigué, allait chercher quelques
cartes dans ses classeurs… revenait avec, s’asseyant à côté de Nephtys… en disposant devant elle
des cartes de Duel de Monstre. Chacune avait un effet particulier, et à ce qu’elle comprit, il fallait savoir acheminer tous ces effets de la bonne manière et dans un bon timing, à deviner et comprendre soi-même… une énigme.
« Gagne en un seul tour. Et je t’expliquerais. »
Elle leva les yeux vers lui, incrédule…. Mais le mal de crâne revenait, et beaucoup plus fort. Les voix n’y étaient plus. Nephtys déplaça son champ de vision sur les cartes et….
Tomba dans le chaos.

****************


Ca ne dura pas longtemps toutefois, puisque pour une fois elle se réveilla dans le même lieu, la même pièce, le même homme en face d’elle. Tout allait bien sauf que sa joue lui faisait super mal, et qu’elle n’était plus assise mais allongée de tout son long, Master sur elle, lui tenant les deux bras écartés de lui et d’elle - et qu’il avait des grosses traces de combat sur le visage.
« Nephtys! Tu m’entends?! Cligne des yeux si oui! » appela-t-il, faisant l’usuelle vérification, était-elle consciente ou non. Mais ça n’avait aucun sens puisqu’elle avait les yeux grand ouverts, maintenant, et qu’elle le regardait aussi, certes perturbée par cette position, mais…
« Oui, oui, je suis là! » répondit-elle, mais à sa grande surprise il leva le bras en lui coinçant le sien, comme pour la frapper. Elle comprit directement que la douleur sur sa joue, c’était une grosse claque - et du coup obéit en clignant des deux yeux.
A son grand soulagement il soupira et rabaissa le bras, la lâchant par la même occasion et se rasseyant à l’autre bout. Elle, elle cligna des yeux, sans comprendre.
« Mais ça ne suffisait pas que je réponde? »
L’iris d’acier s’assombrit.
« Tu étais possédée… j’avais besoin d’une réponse que seul une créature avec un grand contrôle de ton corps aurait pu faire - en l’occurrence pas celles que j’ai posé là. Le Phénix dort dans son classeur, et les grosses cartes aussi. »
Alors ça c’était nouveau par contre. Nephtys sentit de la sueur froide sur son cuir chevelu…. Bon sang… possédée par des cartes? Cela expliquait ce qu’il disait par avoir fait quelque chose d’étrange au garde, aussi pourquoi on l’avait mise à la porte de la prison… Et peut-être aussi pourquoi elle se trouvait nue en pleine rue. Elle baissa les yeux, honteuse et effrayée de ce qu’elle était, ne
pouvant plus le regarder des yeux - et rougit jusqu’aux oreilles en voyant que le peignoir était assez lâche. Lui, lui renvoya un regard courroucé.
« Hé, ça va, joue pas la fleur qui vient de germer, vu l’âge que tu as, t’as déjà vu le loup, même si tu t’en souviens pas, hein! »
Heu… Mais elle était trop choquée de cette révélation, de ce pouvoir qui était sien malgré elle… et incompréhensible, que diable pouvait-elle bien être, qui l’avait crée… Et pourquoi errait-elle, perdue ainsi?
Il se pouvait aussi qu’il ai menti… tout ça pour couvrir le fait qu’il était dans une pose plutôt étrange et qu’il venait de la frapper, mais si il avait voulu lui faire du mal il avait tout le temps pour.

Sauf que ce qu’il faisait, là, ça voulait rien dire. Enfin, si, mais c’était étrange.
Il avait pris les cartes dans ses mains, furieux et leur gueulait dessus. Mais vraiment.
« Vous- vous! Vous recommencez ça, je vous jure que vous finissez dans la poubelle! » Alors il parlait vraiment aux CARTES. Sauf que franchement pour Nephtys ça n’avait aucun sens.
« Qu’est-ce que vous- »
« Toi, tu la fermes ou si tu l’ouvres c’est pour me tutoyer, je t’ai sauvé ton âme trois fois en une seule soirée quand même alors arrête de me faire suer, et tu vois ces gourdasses, là? » il les agita sous son nez. Nephtys perçut nettement plusieurs cris de peur. « C’est elles qui viennent de s’amuser à te posséder! Alors j’avoue que ce qu’elles commençaient à faire était très intéressant, et je te demanderais de le refaire quand tu sauras te contrôler, mais là ça aurait pu te tuer. »
…. Alors…
C’était bel et bien ça. Maintenant le cri confirmait ses dires…
Mais qui était-elle? Qui lui avait donné ce nom? Qui avait fait d’elle un monstre… Et qu’était-elle avant? Si elle avait été quelque chose avant ce jour de réveil…
Lui, paraissait se poser exactement les mêmes questions, mais considérait la chose sous un angle beaucoup moins effrayant. Le ton de l’énigme.
… Curieusement, quand c’était lui qui exposait les choses, elle se sentait mieux. Et vu la manière intensive qu’il avait de lever le nez au plafond, et froncer les sourcils, il était en pleine réflexion. … Et il avait le bon bout puisqu’il avait trouvé un moyen de la réveiller. Une fois en tapant sur la carte,
l’autre fois par une claque quand la possession s’était faite.
« J’ai deux nouvelles pour toi. Une bonne et une mauvaise. Je commence par laquelle? »
« … la mauvaise? » Après tout, elle pouvait s’attendre à tout et n’importe quoi.
« J’ai résolu l’énigme sur la manière dont tu avais réussi à faire changer de côté cet agent de la Sécurité rien qu’en le fixant. Il a tapé son collègue après. Tu es pire encore qu’un Duelliste Psychique… et tu es incapable de résoudre ce problème, apparemment chaque fois que tu es en
la présence de cartes, leur esprit essaient de s’incarner en toi. Maintenant que je sais ça, j’ai plus de raison de t’aider. »

… Il était plutôt direct. Et horrifiant. La manière qu’il avait eu d’expliquer sa maladie était… passionnée. Comme s’il étudiait un cas particulièrement intéressant, et elle ne doutait pas qu’il s’agisse de cela. Mais pour elle, c’était nettement moins drôle…
Elle était un vrai monstre.
Véritable… dangereuse pour tout le monde. Y compris pour lui… Et si elle se faisait posséder en plein milieu de la nuit par une carte fada de la justice? Après tout il avait du commettre un crime il y a longtemps… Ou pas, d’ailleurs. Et à répétition, vu ses deux marqueurs.
Ok, on les récupérait facilement ces marques, mais…
« Je suis désolée d’être si dangereuse…. Je vais partir, je ne veux pas vous gêner- »
Elle ne s’attendait pas à ce qu’il fasse ça. Éventuellement qu’il essaie de la tuer tout de suite, ce qui franchement aurait tout fini…. Elle venait d’essayer de se lever, prête à partir et s’exiler pour rester là où aucune carte ne pourrait la toucher, sauf qu’à peine ses jambes posées à terre et son buste relevé, elle l'entendit péter un cable.

« Déjà, tu m’a pas laissé finir de parler, alors tu la boucle tu bouge pas et tu m’écoutes abrutie à sept pieds! La bonne nouvelle, c’est qu’à mon avis ça doit être possible de t’entraîner à contrôler cette possession des cartes, et je peux t’assurer que si ça arrive, ma belle amie… »

Il marqua une petite pause. Nephtys était trop surprise pour essayer de s’enfuir, et encore plus
quand le visage de Master s’éclaira avec un sourire… bizarre. Très positif.
« … tu deviendras le plus beau jeu qu’il soit. Que les cartes elles-mêmes s’insufflent en toi, qu’elles collaborent pour trouver le résultat de mes énigmes… comme ce qu’elles ont commencé à faire, mais tu est trop faible, c’est dangereux… ça serait un rêve devenu réalité. Tu ne peux pas imaginer combien de temps j’ai attendu quelqu’un qui aimerait jouer aux devinettes! D’habitude, ils laissent
tomber trop vite, et je suis obligé de faire du chantage. » Et… c’était, un peu choquée toujours de ce ton rêveur qu’il venait d’avoir, qu’elle ne résista pas et le laissa doucement s’approcher, petit à petit. « … Je crois que si ça arrive je vais avoir trouvé la femme parfaite. »
Lui, il était balaise. En moins de deux… elle se trouvait si ignoble, monstrueuse, dangereuse et infâme, et d’un seul coup elle se sentait emplie d’un pouvoir sacré, investie d’une mission tellement banale mais importante pour elle qui n’avait actuellement aucun sens à sa vie.
Lui, était réellement intelligent.
C’est vrai, certaines personnes étaient nées avec le pouvoir de rendre les effets des cartes réels et transformer un duel en véritable combat, les duellistes psychique, mais ils ne le faisaient qu’en combat, certes pas forcément un pouvoir contrôlé, et surtout… les cartes ne s’incarnaient
pas en eux.
Elle ne savait pas comment ça se passait.
Un type capable de déduire des choses si étranges après les avoir vu à l’œuvre seulement deux fois… étant capable de créer ses propres énigmes, apparemment dures s’il avait besoin de faire du chantage pour qu’on s’essaie vraiment à les résoudre!
Un homme brillant… et là, surtout, très tendre.
« … Si elle ne décide pas de partir une fois qu’elle aura retrouvé ses souvenirs. Mais ça, je ne t’en empêcherai pas. » murmura-t-il, en changeant d’avis apparemment et au lieu de faire un truc comme elle le pensait se contenta de remonter la couverture sur ses épaules. Elle répondit à voix basse:
« Mais si c’est comme ça j’ai peut-être pas envie de retrouver mes souvenirs, moi… »
Ha! Ca le fit bien rire! Il la lâcha et se releva, en frottant ses cheveux.
« Va! Tu ne diras plus ça demain! Demain on verra Saiga, et je lui demanderai de t’aider. En attendant je vais peut-être lui signaler que tu vas bien. Et puis j’ai un club de boxeurs qui ont décidé que demain ils viendraient fêter la qualification d’un de leur potes, alors je vais avoir besoin d’un personnel en pleine santé. En l’occurrence: une seule personne. »
« Hé! » protesta-t-elle, en levant le bras comme pour l’attraper, mais bon, il refermait déjà sa porte à lui. Il s’arrêta en plein mouvement, la fixa - et la sidéra.
« Ouais. Effectivement, j’suis égoïste. Viens on change de place, je prends le canapé. »

…. Oui, enfin c’était pas vraiment ce qu’elle avait voulu dire!
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeVen 18 Mar - 23:31

Bon... Je suis pas certaine que ça plaise des masses, vu que, comme j'ai déjà dit, c'est un point de vue féminin et encore hyper faible, donc... Si vous voulez supprimer le topic faites ^^'

--
Ce fut le soleil qui décida, brutalement, qu’elle devait se réveiller. En lui rentrant dans les yeux, accompagné d’un bruit de braguette remontée, et de grattement de papier. Ce qu’elle vit, en ouvrant les yeux en premier lieu, fut l’immense soleil qui lui faisait face à travers la baie vitrée. Ouah, ce qu’elle avait bien dormi, ça avait quand même pas la saveur d’un lit un canapé hein…
Elle s’autorisa même à bailler et s’étirer, se tourner de l’autre côté du lui et poser une main… dans le vide. Pourquoi, exactement, est-ce qu’elle était persuadée qu’elle allait se poser sur un torse masculin? La couette s’ordonnait exactement autour d’elle, personne d’autre n’y avait dormi.
Par contre, son geste ne passa pas inaperçu aux yeux de l’homme qui était effectivement dans la chambre, fraîchement rasé, sentant encore le déodorant et -oh là, ça sentait bon, très attirant…- aussi pas coiffé, en pantalon et en train d’enfiler une chemise. Il était en train de s’habiller devant une grande armoire où un miroir trônait fièrement sur la porte, et dans ce miroir jeta un œil à Nephtys amusé.
« … Je sais pas qui était ce ‘Daedalus’ dont tu as rêvé, mais apparemment tu l’aimais bien! Bien dormi minette? »
Elle fronça les sourcils en entendant ça, et encore plus en voyant ce qui lui avait servi de vêtement jetés sur une chaise. Ah oui, effectivement, elle n’avait pas réfléchi que cette chambre était aussi celle de Master et qu’en l’occurrence pour se changer il aurait besoin d’y aller. Et puis d’abord, c’était quoi cet accoutrement qu’elle avait ? Tout bleu et blanc, un long chapeau torsadé, un manteau bleu ouvert en décolleté laissant les bras nus se combinant avec les longs gants bleus torsadés de lignes blanches et les bottes de la même facture. Ce manteau se finissait par quelques rubans dessinant une mini-jupe, et qu’un short invisible couvrait le haut de ses jambes.
… Effectivement, pas couvert du tout. Elle put aussi se voir, rapidement, dans le miroir.
Elle était très mignonne en fait! L’âge se voyait par la définition nette de son visage et l’allure mature qu’elle dégageait, ses yeux dessinés par deux iris gris, presque blancs qui se voulaient ses yeux où détonnait une pupille fière, et ses longs cheveux découpés en quatre mèches longues jusqu’au menton ou à la poitrine, tombant sur et autour de son visage, retombant en cascades dans son dos, argentés brillant au soleil comme la neige.

… Effectivement, elle était belle. Mais c’était loin d’être naturel. Master sourit en la voyant.
« … eh oui, tu es très mignonne. On parie qu’aujourd’hui je double mon chiffre d’affaires? »
Sa remarque la fit sourire, et croisant les bras sous son menton, elle leva les yeux maintenant vers lui, s’allongeant.
Il sifflotait en nouant le petit ruban autour de son cou, comme un nœud papillon fait en fin ruban…. Une chanson qui lui rappelait quelque chose. Oh, pas quelque chose de doux, comme une berceuse ou une petite chanson aurait pu le faire! En fait, il chantonnait. Une chanson…
« If I go crazy then will you still ~ Call me Superman ~~
If I'm alive and well, will you be ~ There holding my hand
I'll keep you by my side with ~My superhuman might ~~ Kryptonite »
Elle s’étonna un peu.
« Qu’est-ce que tu chantonnes…? Fan de comics? » demanda-t-elle, maintenant qu’il venait de finir son ruban. Il jeta rapidement un coup d’œil vers elle, et sourit.
« … tu chantais ça aussi, pendant que tu dormais… avec une drôle de voix. On aurait dit qu’on t’étouffait… enfin, c’est pas l’heure des mystères. Dis donc, misstinguette, j’ai pas trop envie par contre de te voir te promener dans la même tenue. Y a des fringues à moi dans l’armoire, t’as qu’à en prendre quelques-unes et les arranger. Ok? J’ai un coup de téléphone à passer, alors t’occupes pas et va déjeuner ensuite. On y va quand tu aura fini de te préparer. »
« Heu - j’peux me permettre une objection? » essaya-t-elle, mais il haussa les épaules, et ferma la porte en répondant un « non » assez ferme. … Bon bah d’accord…

Les commerces juste à côté, une boutique de motos et une alimentation, furent assez surpris de voir arriver Master accompagné d’une barmaid très mignonne dans son costume d’homme.
Le proprio de la moto sortit en courant.
« Hé, où tu l’as dégotée? Je croyais que t’embauchais pas! »
« J’ai des nouveaux projets pour la boîte, tu vois? Et du coup je vais avoir besoin de personnel pour mettre ça en place. Du reste si tu peux me trouver un bonhomme qui ait le sens de l’animation, ça m’arrangerait… Genre tu me contactes Ogura? »
Elle resta de marbre pendant que, nature peinture, le barman préféré du coin entamait une grosse discussion sur son personnel à renouveler. Puisque jusqu’à présent il ne se composait que de lui. Nephtys fit toutefois la grimace en voyant un type bizarrement familier débarquer de l’autre bout de la rue. Les deux propriétaires de commerce s’en rendirent compte, de sa grimace, pas du type apparemment, puisque Master de manière tout à fait naturelle et taquine lui rétorqua ceci:
« Mais t’inquiètes pas ma belle, même si y a d’autres employés t’auras quand même le temps d’être avec moi quand tu veux hein - Ah… » grogna-t-il après en voyant le blondinet en costume s’avancer vers eux, et le regarder lui fixement.
« … Qu’est-ce que tu veux salopiaud? » demanda-t-il sans sympathie, en prenant Nephtys par l’épaule contre lui comme en protection. A la surprise générale, le type s’inclina, et se mit même à genoux.
« Pitié!!!! Je veux travailler pour vous! J’ai eu la révélation hier soir: j’adoooore votre bar! J‘passerai ma vie dedans! »
….
Alors ça, ça souffla Nephtys. Heu, c’était lui qu’une carte hier s’était amusée à faire tourner en bourrique? Pourquoi, pour protéger Yusei sûrement, mais.. Il lui était arrivé QUOI, exactement?
« Tu te fous de ma gueule?! » rugit Master, furieux, en lui donnant un grand coup de pied en pleine tête. Nephtys frissonna - et entendit soudainement une voix dans sa tête.
L’instant d’après elle se vit en train de jeter un sort de magie noire à Master, en tant que Valkyrie de Magicien (cette idée était bizarre, mais elle comprit qu’il s’agissait du nom de la carte) - et repoussa l’inévitable en, elle aussi, envoyant un grand coup de pied, cette fois dans le torse du type, pour le projeter plus loin. Elle poussa aussi Master et s’enfuit en courant.
Elle allait se faire posséder si elle restait près de ce type - et apparemment Master le comprit car il s’approcha et saisit le type par le col, le souleva contre un mur et récupéra un paquet de cartes dans sa poche. Se pencha vers elle et murmura quelque chose… Puis le mal de crâne de Nephtys disparut.
Elle cligna des yeux stupéfaite. Un génie, ce mec.
Le deuxième propriétaire lui aussi semblait ahuri, pas par la violence de Master, mais pour lui il était impossible de suivre le cours des évènements. Le barman approcha son visage du type qu’il maintenait contre le mur et glissa quelques mots… Et… lui en répondit quelques uns. Nephtys vit son sauveur sourire légèrement, fermer les yeux et reposer le type au sol en se reculant un peu - et sortir une serviette de sa poche.
« Tiens bonhomme, essuie-toi avec ça. Désolé… Si tu veux m’aider, viens, on va ouvrir le bar et je vais tout te montrer. C’est tôt encore, 17 heures. La clientèle devrait pas commencer à arriver avant au moins une heure et demie… »
…. En fait, constata Nephtys, le barman était sérieux.

Dans les minutes qui suivit, tous trois étaient en bas, l’agent de sécurité écoutant patiemment comment allumer une chicha et la préparer, servir une bière ou autre subtilité; Nephtys attendant de savoir son rôle, guère autre que d’apporter les verres aux clients.
Au début, c’était facile. Il n’y avait pas beaucoup de monde.. C’était facile de retenir les commandes. Et puis, la plupart étaient des habitués qui venaient au comptoir et discutaient avec Master, ravi de raconter comment la mignonne serveuse de trente ans était une connaissance de ses études en hôtellerie. Superbe bobard, mais efficace.
Et Coppola, son nouveau serveur et aide, était plutôt efficace et supplanta rapidement Nephtys quand l’heure de pointe arriva et que quinze commandes s’accumulaient.
Bon, heureusement… des situations telles que celles-ci ne s’accumulèrent pas. Exemple:

Nephtys portait tout juste un plateau de six bières à une bande de jeunes qui jouaient aux cartes traditionnelles sur leur table, quand l’un d’entre eux eut la mauvaise idée de lui pincer les fesses.
Idiote idée, puisque non seulement puisque le pantalon était super lâche (pantalon d’homme, je vous rappelle), le pincement la tira plus qu’autre chose et lui fit se prendre le pied, mais en plus comme elle trébucha, elle renversa toutes les bières.
Encore, ce n’était que le début du service… Master, furieux, jaillit comme un diable de sa boîte de derrière son bureau et accourut vers la table.
Le fautif haussa les épaules, et montra Nephtys.
« Elle est conne ta serveuse! J’espère que tu vas nous les offrir du coup ou pas nous les faire pay- »
« Non seulement tu vas les payer, mais en plus tu vas t’excuser abruti! » répliqua-t-il directement et en joignant le geste à la parole en lui chopant les cheveux et lui cognant la tête sur la table. Nephtys se vit relever avec rudesse et serrée contre le barman tandis qu’il foudroyait le pauvre type qui, le nez cassé, se précipitait vers les toilettes.
« Le prochain qui retente de faire ***** mon amie, là, il est banni et en plus je lui met la tête dans les wc! Compris?!!! »
… Ouais, ça, ça avait été bien compris….

Nephtys hallucinait encore tant ce type pouvait être violent quand il s’y mettait. Et puis elle commençait à halluciner, effectivement. Plus le bar se remplissait… et plus certaines voix se mettaient à lui parler… et sa tête à tourner. Là, Master lui disait de venir derrière le comptoir et de s’asseoir un peu, puisque ainsi il pouvait surveiller.
Mais il était presque plein…
Et la douleur était quasiment insupportable. Master s’aperçut de cela quand il lui demanda d’apporter un simple diabolo à la table la plus proche du comptoir et qu’elle ne parvint même pas à prendre le verre. Il se pencha un peu, laissant toute l’agitation de côté.
« … C’était pas une bonne idée de ma part. Je t’emmène te reposer ma belle? »
Elle acquiesça, et reçut avec soulagement le bras du barman pour aller dans la cave. Sauf qu’à peine furent-ils levés que la porte s’ouvrit de nouveau et qu’un nouvel élancement lui prit la tête - un homme venait d’entrer, et possédait une carte qui avait beaucoup… souffert. Un type plutôt séduisant châtain aux cheveux entre mi-longs retombant sur son visage, petite barbe de trois jours… Il adressa un signe de main à Master, qui lui montra la porte menant à la cave.

Peu de temps après, ils étaient dans la cave. Nephtys se tenait contre Master sur le canapé tandis que Saiga sur une chaise lui parlait.
En l’occurrence, d’un plan qui semblait dingue. C’était lui, Saiga, le type que devait rencontrer Yusei, et il l’avait aidé à préparer un plan pour récupérer sa moto et ses cartes que la Sécurité (en gros, le gouvernement du petit état qu’était leur ville) tenait enfermé dans un entrepôt. Mais Tetsuo (Nephtys frissonna à ce nom, il lui rappelait quelqu’un) l’avait retrouvé et poursuivi en duel moto, Saiga avait du intervenir, et perdu la trace de Yusei.
Il était un peu inquiet pour le moment… Mais avait foi en le gamin.
Maintenant, il s’intéressa à Nepthys.
« Alors c’est toi son amie? Il m’a dit qu’il avait du te laisser ici parce que tu avais fait un malaise… et Master m’a appelé plus tard pour me dire qu’il s’occupait de toi. Tu devrais peut-être aller chez moi quand même, c’est plus tranquille, et le médecin n’aura pas peur de venir. »
« Merci, c’est sympa… » grogna Master, qui n’aurait certainement pas laissé Nephtys s’en aller. Coppola tenait le haut et du coup il se permettait de s’absenter un peu plus…

« … mais ça changerait rien. Elle nous fait comme qui dirait une allergie aux cartes… présente des pouvoirs semblables à la Sorcière de la Rose Noire, psychique, est amnésique, et raconte des trucs dans son sommeil qui me perturbent grandement. »
Saiga redressa la tête étonné… et Nephtys aussi. Mais Master était extrêmement sérieux.
« … Elle supplie quelqu’un appelé ‘Daedalus’ de l’aider à survivre, qu’il en est capable. Avec une voix différente. Une tonalité différente. Tu sais ce que c’est Dédale, n’est-ce pas… »
Non, elle, elle ne savait pas. Mais ça ne saurait tarder… et pourquoi est-ce que la perspective l’effrayait?
Saiga se prit le menton dans la main et parut réfléchir intensément.
« Le projet du pont reliant Satellite à Neo Domino… commencé par un type que personne connaissait il y a des années et brutalement achevé lorsque la Sécurité l’a coincé et qu’il a essayé de traverser le pont inachevé en l’utilisant comme rampe de saut pour moto. Mais quel rapport avec des cartes? »
« … Je l’ignore. Mais il se pourrait qu’elle soit liée avec ce type et que sa mémoire l’ait associée au pont. Son pouvoir étrange… un réceptacle de cartes… pourrait être lié avec ce type d’énergie qu’on utilise pour modéliser les cartes et que tu as trouvé dans nos sous-sol. Mais dans ce cas, ça voudrait dire qu’elle détient des informations capitales, et qui pourraient faire tomber le bureau de la Sécurité Publique. »
Ils s’étaient tus pendant tout ce speech de Master… Et Saiga, impressionné, croisa les bras. Nephtys aussi ne parvenait pas à y croire.
« … On croirait pas qu’un type comme toi, incarcéré deux fois pour des meurtres, qui est le gardien de tous les secrets les plus sombres de la banlieue, soit capable de réflexion pareille. Et les adore, en plus! Ta perspicacité m’étonnera toujours. Mais comment comptes-tu prouver ça? »
« Je peux pas. » répliqua Master en caressant la joue de Nephtys. « … Parce que si c’est le cas, ça pourrait me mener à l’explication de ce tremblement de terre qui a coupé Domino en Satellite et Neo Domino il y a dix-sept ans. Tu étais trop jeune pour t’en souvenir, mais moi j’étais à peine adulte… Et je veux savoir la vérité. Et je pense que Nephtys est liée d’une façon ou d’une autre à ses évènements. »
Saiga le dévisagea sidéré - et il éclata de rire.
« T’es sûr d’avoir arrêté de boire vieux? Je sais qu’il y a des trucs bizarres… Et comme toi je pense que ce tremblement de terre n’est pas anodin. Mais c’est pas la seule à avoir des pouvoirs bizarres! »
Master soupira… et sourit en posant le menton sur l’épaule de Nephtys, toujours ses bras autour d’elle.
« … Je me trompe peut-être. »
« J’espère! » intervint Nephtys, rouge, sentant qu’elle devait dire quelque chose. « … Ca ferait beaucoup de poids sur mes épaules! En plus d’avoir à contrôler ces pouvoirs pour vos énigmes, ça ferait un peu gros quand même! » Elle rit nerveusement et entendit à côté de son oreille le petit soupir qui venait avec le relâchement du sourire. Saiga leur jeta un regard amusé.
« Je retourne chez moi. Je dis à ton nouveau serveur que tu viens bientôt? »
Nephtys ne comprit pas pourquoi Master acquiesça. Pas non plus pourquoi Saiga ferma la porte en haut…




Ni que soudainement la sensation de lèvres sur son cou lui fit perdre la raison.
« Mia querida.. » murmura la voix du barman dans son oreille.
A partir de là… ce n’était pas franchement étonnant qu’elle se trouve ainsi, dos au mur de la cave, vidée de toute envie de résister, un torse mâle contre elle, ses doigts de la main droite entrecroisés avec les siens, et l’autre passée autour de lui, alors que lui caressait ses cheveux, sa nuque, le haut du cou…
Et puis, surtout qu’il lui faisait partager un baiser qu’il était impossible de ne pas aimer.
La chaleur… et puis une infinie vague d’amour survenue dans son cœur, renforcée de son étreinte à lui maintenant, et puis… quelque chose d’indéfinissable, lui faisait perdre absolument tout repère.
Si elle l’avait pu elle lui aurait dit je t’aime, mais c’était impossible. Trop faible, et puis son esprit passait seulement dans une seule pensée, profiter de ce moment.
Incroyable… qu’un monstre comme elle puisse attirer quelqu’un.

Puis vint le problème. Que Master releva, mais ne fit pas remarquer à Nephtys, puisqu’elle restait conscience…
C’était un phénomène absolument magnifique, même s’il l’imaginait sans aucun doute dangereux. D’elle émanait des flux d’énergie, comme un nuage de lait, dessinant parfois des ailes autour d’elle, donnant naissance à d’étranges choses, en tombant au sol… avec de magnifiques éruptions de gouttelettes de lumière, parfois comme un feu d’artifice tiré vers le bas.
Entre écailles et plumes, rouges et bleues, dessinant ensuite des rosaces au sol, d’incroyables couleurs de feu. Le nuage de lumière devenait de plus en plus brillant…. Grossissait… s’intensifiait… Tout cela pendant encore plusieurs minutes que Master usa à son maximum pour l’embrasser.



Jusqu’à ce que des hurlements en haut perturbent Nephtys. Enfin, plus précisément, jusqu’à ce qu’ils puissent les entendre dans la cave. Un gros ramdam, ensuite, des bruits de pieds résonnant partout, comme un troupeau d’éléphants, des hurlements désespérés, hurlant à l’aide.
Nephtys repoussa violemment Master, terrorisée maintenant. Elle le fixa horrifiée, d’autant plus que lui n’avait guère l’air d’autre chose que d’être ennuyé… Comme s’il le savait.
« - que- qu’est-ce qui se passe?! C’est Coppola qui….? »
« Nan… malheureusement, c’est pas lui. C’est toi. » grimaça Master, en retroussant ses manches. On descendait maintenant les marches à toute allure, et…

Un type brun coupé court en uniforme de policier fit irruption, apeuré mais pourtant courageux, hurlant: « NEPPHTYS!!! ARRETEZ TOUT DE SUITE CE QUE VOUS FAITES!!!! »
A l’inverse, Master ordonna à la femme aux cartes de rester contre le mur et de ne pas bouger. Et mercredi, il allait avoir une troisième marque sur le visage… Nephtys horrifiée réalisa qu’il allait encore taper quelqu’un.
En l’occurrence cet homme… Et elle le reconnut, instantanément. Il était celui qui l’avait trouvée la première fois qu’elle s’était réveillée et l’avait emmenée à la Prison. Tetsu Ushio!
Celui-ci ouvrit de grands yeux en la voyant… Apparemment il ne savait pas ce que « Nephtys » était! Ni qu’il l’avait déjà rencontrée… Il reçut aussi un sérieux coup dans le menton. Un poing qu’il n’avait pas vu venir du tout!
Ushio fut forcé de reculer, sidéré, essayant de récupérer du coup - il jeta un œil halluciné à Nephtys, qui n’en croyait pas non plus son cerveau.
Ils venaient la trouver pour l’arrêter et la détruire….? Non! Elle aurait dit oui la veille, mais là non, elle était bien, et puis qu’est-ce qu’elle avait fait de mal là?! C’était quand même pas elle la responsable de ce bordel en haut?!!
Et pourtant, les étranges objets qui se réduisaient maintenant en miettes… ne pouvaient pas être venus d’autre part que d’elle. Des plumes. Plumes de phénix…
Master était parti dans l’optique de tabasser le flic. Il le chopa par le col pour le remonter, rugissant : « Ca, c’est pour m’avoir dérangé avec ma femme, *******! » …
Heu, ça, c’était nouveau, depuis quand Nephtys était sa femme….? Maintenant un coup de tête en pleine face, le policier saignait abondamment du nez maintenant.
« Et ça, c’est pour avoir été un enfoiré de premier ordre avec elle! Tu crois que je le sais pas que c’est toi le taré qui arrête des femmes nues dans les rues sans se poser de questions et les met en taule?! Espèce de gros con! »
Mais ça suffisait toute cette violence, et puis d’abord les voix recommençaient à parler pour la supplier de les laisser venir, que Ushio n’était pas quelqu’un de méchant, mais elle ne voulait plus les écouter - ne voulait blesser personne! Elle se redressa et se précipita pour s’interposer et lui dire de s’arrêter…
« Arrêtez! S’il-vous-plaît! »
Parallèlement, de gros bruits de course se faisaient entendre et plusieurs policiers entrèrent en courant. Nephtys força Master à rester derrière elle, et reculer, pendant qu’Ushio, furieux aussi, nettoyait son nez - et essayait d’arrêter le saignement, rugissant de fureur.
« Mais t‘es complètement cinglé toi! »
« Qu’est-ce qu’il y a, boy, t’as perdu ton insigne, pourquoi tu me cherches?! Cet endroit, c’est pas le bon pour les loosers comme toi! Et mieux: je peux pas vous blairer! »
« Master, s’il-te-plaît- » commença Nephtys, mais elle vit l’un des agents activer un étrange appareil et blêmir instantanément. Elle eut peur que ce soit dangereux… Parce qu’après tout il faisait ça pour la protéger, et qu’elle ne voulait pas la blessure de qui que ce soit.
Le policier vint montrer son appareil à Ushio, qui fit plusieurs pas en arrière et leva les yeux sidérés sur Master, les bras croisés, grimaçant. Il manqua de s’étouffer.
« … Mais qu’est-ce qu’un mec comme toi fait libre?! »
« J’ai rien à dire à un blaireau des montagnes comme toi! Casse-toi, ça s’appelle de l’intrusion dans le domaine privé! »
Bon, évidemment… Master et Nephtys savaient parfaitement qu’ils n’auraient pas le choix et qu’elle devrait être emmenée. Mais il irait avec. Coppola fit irruption, escorté par deux policiers qui le maintenaient et hallucinaient totalement qu’il se rebelle ainsi contre eux. Evidemment, il devait être des leurs avant! Réalisa Nephtys.
« Boss! » hurla Coppola, « J’vous jure que c’est pas moi! »
« Je sais. J’aurais préféré que tu viennes me le dire avant eux, en fait, qu’on posait des problèmes. »
… Encore?! Mais de quoi parlait-il? Ushio envoya ses hommes sur eux.
« Envoyez le en prison! Personne regrettera ses demis pressions! »
« Dit celui qui a autant de résistance à l’alcool qu’une fillette. Chèvre de mer, je suis sûr que Yusei t’a rétamé encore une fois! »
« Non - stop! Ca suffit, je me rend, mais laissez mon ami tranquille… J’vous en supplie… »
Toutefois à cet instant précis l’un des gardes braqua son revolver sur Master.

Nepthys, comme dans un rêve, attrapa Master et - une espèce d’aura rouge, semblable au nuage de tout à l’heure, les enveloppa tous les deux.
Un coup de feu retentit.


*********************

La balle… ne traversa pas le manteau d’aura écarlate protecteur autour de Nephtys et Master.
En revanche, elle explosa à son impact, en créant plusieurs ondes de choc, comme un impact sur l’eau d’un lac, propulsant Nephtys contre le mur. Master put amortir l’impact du corps puisqu’il se trouvait derrière elle et fut donc du même coup violemment cogné aussi, mais…
La tête, elle, n’était retenue par rien et du coup fut envoyée en arrière elle aussi. Un gros bruit indiqua que le crâne avait été touché… Et le devant de son corps était comme brûlé, là aussi.
Un filet de sang coula de sa bouche, pourtant, Meister ne bougea pas d’un poil. Pourtant, il murmura quelque chose que personne n’entendit, et surtout pas elle… puisque maintenant le mince filet de sang devint une rivière, en se mêlant à une blessure invisible là où elle aurait du être blessée.
Le fautif rechargea en pestant qu’il n’avait pas tiré sur la bonne personne, mais le chef de l’escouade, Tetsu, le poussa violemment en rugissant : « On nous a ordonné de la ramener, pas de la tuer! Espèce d’imbécile! T’as idée de ce que tu viens de faire?!! »
Puis, laissant tomber son arme, Ushio se précipita sur Nephtys. Mais le regard glacial de Meister, plus froid et tranchant que l’acier, se leva rapidement sur lui… avec une grimace amusée.
« Si tu ne veux pas mourir, ne t’approches pas plus. »
Le barman, tranquillement, reposa l’arrière de son crâne sur le mur, et soupira, alors que le policier saisi de peur et de honte reculait. « … elle est morte. Oui. Mais ce n’était pas en combattant. Alors le contrecoup du Phénix de Nephtys doit se déclencher. »
Le contrecoup….?! Répéta sans comprendre Ushio, bientôt pris d’une angoisse si profonde qu’il ne put bouger, en voyant le barman sonder littéralement son âme maintenant. « Je plains vos armes et vos insignes. »

Comme il disait ces mots, quelque chose dans la poche de son gilet brilla tant qu’il illumina Nephtys… et lui transmit sa lumière. L’aura revint instantanément, tant amplifiée que maintenant elle englobait toute la pièce, plus encore, mais cela ils ne pouvaient le savoir, toute la ville, et parut s’enflammer tout autour du réceptacle, se remettant à bouger…
Elle ouvrit les yeux, mais étaient-ce bien les siens? Blancs immaculés… Et le corps se releva, entouré de flammes prenant la forme d’un phénix autour d’elle.
Ce phénomène était si étrange… et si beau… qu’ils en restèrent tous sans voix. Et ne la récupérèrent pas plus quand tous leurs effets personnels mis à part vêtements se volatilisèrent, simplement, happés dans un trou noir semblé surgir uniquement pour absorber tout ce qui, de force brute, pouvait faire une différence entre ces hommes : des équipements.
« … Merci Maître des Enigmes. Vous le saviez, n’est-ce pas… Que cela arriverait? » prononça froidement une voix mystérieuse et chantante. Master se leva à son tour, souriant.
« … Prévoyait, seulement. Reste ici encore un peu. »
Ushio… était sur les fesses. Tous ses acolytes bavaient de frayeur, mais lui arrivait encore à répondre, et à obéir quand Master, le toisant de toute sa taille, accompagné par un phénix ambulant, s’approcha et s’accroupit de lui.
« Tu es prêt à me répondre mon bonhomme? »
« … Qu’est-ce que vous avez fait… à mes hommes? »
Master sourit. « Rien du tout. Ils ont juste peur. Réponds-moi : Qui t’as donné l’ordre d’aller chercher Nephtys ici? Qui a fait le lien entre les évènements étranges qui ont du se passer dehors et elle? Et ensuite - qu’est-ce qu’ils prévoient pour elle? »
Ushio s’apprêtait à répondre qu’il n’en savait rien… Mais une prise ferme sur son col, et le regard flamboyant d’un phénix incarné sur lui le persuadèrent de parler.
Le phénix, quant à lui, écouta religieusement ces paroles. Comme Master, ils avaient un grand intérêt à ce que Nephtys reste en vie et dans le meilleur état spirituel et physique possible… amoureux et curieux pour l’un, et matériel pour l’autre. Ushio osa toutefois poser une condition, condition que le barman était tout disposé à accepter.
« Je répondrais si vous pouvez jurer qu’il ne leur arrivera rien… »
« Ce sera difficile. » répliqua le phénix en grondant. « L’un d’entre eux vient d’essayer de tuer la clé de la fin d’un conflit millénaire. Et aussi l’un des seuls liens réels au monde des esprits et vous. Ce sacrilège doit… »
« Rester impuni. » le coupa Master en se tournant violemment. « Je vais leur faire passer le goût de tirer sur les femmes, crois-moi, mais si elle se réveille avec du sang sur les mains, elle ne voudra plus jamais vous aider. Le problème c’est que c’est le seul moyen pour elle de réveiller ses souvenirs enfouis, et de découvrir la vérité. Laisse moi régler ça. Quant au petit con, là, il va finir enfermé à vie dans la prison. Je t‘assure qu‘on peut pas rêver pire. »
… L’âme du phénix ne pouvait pas le savoir car il n’était alors pas là, mais celle du plus puissant monstre de tous les temps, si puissant qu’il avait fallu le couper en cinq âmes pour le maîtriser, Exodia, s’en souvenait. Master le conservait toujours dans sa poche, et il avait fait plusieurs tours en prison… tout ce temps, et… cette constante oppression sur les prisonniers, surtout sur ceux de haute instance, constamment attaqués à l’électrocution comme Yusei l’avait été lors de son duel contre le responsable, était un traitement auquel Master était habitué.
Il grimaça.
« Je peux te l’assurer… »
Ushio avala difficilement sa salive quand l’ancien contrebandier à présent serveur de bières concentra à nouveau son attention sur lui. Mieux valait répondre maintenant, surtout que des bruits de pas arrivaient, et qu’il lui était impossible de déterminer de quelle nature ils étaient! Amis ou ennemis?
« … Rex Goodwin, le chef du bureau de la sécurité publique! A peine il a vu les images qu’on avait tourné autour de votre bar, des monstres qui étaient sortis de leurs cartes et mettaient une pagaille monstrueuse en ville, qu’il nous a ordonné d’aller chercher une femme avec des cheveux blancs qui répondrait au nom de Nephtys. »
Tiens donc… et pourquoi connaitrait-il Nephtys? La théorie de Master se confirmait au moins en un point. Elle lui était bien liée, si il connaissait cette fille et ses pouvoirs et l’avait laissée sortir de la prison… Il y avait un plan derrière. Le phénix derrière resta stoïque. Mmh, apparemment, le nom ne lui disait encore trop rien… Que pouvait-il bien se cacher là derrière…
« Et que lui veut-il? Comme tu ne le sais pas, j’ai décidé qu’elle était officiellement ma serveuse et ma femme. T’as intérêt à trouver une super réponse. »
…. Il savoura avec un plaisir non dissimulé la mine effarée d’Ushio pendant que le phénix, qui s’ennuyait, battit des ailes et fit se barrer en courant absolument tous ses compagnons. Là, Ushio était pas dans la mouise, et Master, avec son rictus effroyable, ne l’aidait pas.

Heureusement pour lui, on entendit dans les escaliers un gros « Aïe! Mais vous êtes des incapables! Regardez où vous allez!! »
Suivi d’un gros bruit de truc qui tombe et roule dans les escaliers, et un petit truc habillé en costume pourpre, à cheveux violets et grosse calvitie, déboula au bas des escaliers. Master lui adressa le regard le plus froid qu’il puisse faire, et réprima l’envie de shooter dedans pendant que le machin se relevait, levait le poing vers les escaliers et hurlait: « Je vais vous faire virer pour incompétence chronique moi! »
Puis le truc se tourna vers eux… un homme tout petit, maquillé comme un clown, qui fixa le phénix droit dans les yeux sans être impressionné. Jolie performance pour une vermine comme toi, grimaça Master.
…. La vermine réussit un exploit. Le phénix, à l’instant même où le clown en costume posa ses yeux sur lui, fit un bond en arrière, tomba à quatre pattes et se mit à frissonner de tout son être - en hurlant, un cri épouvantable, mélange d’hystérie humaine et de feulement apeuré - l’aura disparut, petit à petit! En même temps que le hurlement s’intensifiait.

Ca, par contre, Master ne s’y attendait pas - et il se précipita vers le phénix qui régressait peu à peu, rivé sur le petit être qui lui faisait si peur!
Nephtys revint bientôt…. Et la même expression de frayeur si intense que, de toute évidence, ce n’était pas normal. Le petit être était sidéré lui aussi - apparemment il ne s’y attendait pas!
… Cette fois Nephtys avait la nette impression d’avoir déjà rencontré ce type, et dans une circonstance qu’elle essayait à tout prix d’effacer de sa mémoire, non pas mémoire consciente mais enfouie, réminiscence d’un traumatisme que curieusement le phénix partageait.
Ca ne plut pas du tout à Master - sauf qu’il n’eut pas vraiment le choix. Le petit pistolet que l’être braquait sur eux n’était pas du tout un rêve.
« Goodwin voudrait te voir ma jolie. Vu que les agents de la sécurité sont trop idiots pour le faire par eux-mêmes, il m’a envoyé te chercher moi-même. »
Nephtys… pourquoi cet homme lui rappelait quelqu’un? Master se plaça devant elle librement.
« Qu’est-ce que vous lui voulez… Dis-le moi, insolent abruti, et on négociera. »
Ce ricanement, aussi? Pourquoi lui était-il familier? Quelle partie de sa mémoire cachait cet homme…
« Shi hi hi, tu crois être en position de négocier, imbécile? »
« Attend, Master! » … Cet idiot de policier… qui intervenait en sa faveur? Il s’était relevé, et maintenant… c’était un franc regard paniqué.
« … Laisse-la y aller… et je te promets que je te la ramènerai en bonne santé! … » Il… était rouge? Mais ce regard était franc, déterminèrent tous les deux Nephtys et Master, quoiqu’elle n’eut pas la moindre envie de suivre ces types. Ushio s’adressa au petit homme. « … Je m’en occupe Yeager-san. Sortez, je vous l’amène tout de suite. »
Le petit homme ricana encore une fois. « Et bien soit! Fais, et si tu échoues encore une fois… les conséquences seront terribles! »
Mais enfin le clown disparut, et ils ne furent plus que trois. Les deux hommes se regardèrent un moment, puis Master sourit et acquiesça.
« Je te fais confiance, bonhomme. Et aussi pour un autre truc. Ne leur dit pas ce que je vais faire, ok? »
« Je me montrerai digne de cette confiance. Il y a un truc en vous deux qui m’étonne, et… » il n’osa pas finir sa phrase, il était rouge comme une tomate. Master explosa de rire.
« Ca va, ça va! J’te filerais des cours pour ta princesse va! » … Nephtys cligna des yeux sans comprendre, et les crut encore moins quand, après que Ushio se soit tourné vers le mur sur ordre du barman, Master tira de sa poche la carte du phénix et -
La réduisit en morceaux?!!!
Elle se mit à hoqueter, surprise de ne pas entendre la carte hurler de douleur, juste gémir parfois…. Et encore plus effarée quand son amant sortit un verre de nulle part, une grenadine, de la bière et y ajouta les morceaux de cartes, referma le verre avec sa main et le secoua… Puis le lui tendit, l’air le plus sérieux du monde.
« Boit ça. Comme ça, je serais certain que quelqu’un te protégera si tu est trop en mauvaise posture… il te protégera. » Puis… de nouveau ce sourire, à la fois des lèvres et des yeux, ce que Nephtys ne pouvait combattre. Il acquiesça et reprit plus doucement; plus bas.
« … Tu crois peut-être que je te trahis, mais… nous nous retrouverons un jour, et ce jour tu sauras toute la vérité sur toi. D’ici là, le phénix te protégera… et après, ce seront leur tour, à ces six gaillards-là. »
Il lui montra cinq belles cartes… ainsi que lui-même.
Nephtys jeta un œil vers Ushio… la peur dans ses entrailles… mais elle voulait savoir, aussi. Ne plus avoir peur, se contrôler. Et de toute évidence, cet homme qui effrayait même le phénix, phénix qui portait son nom, qui lui faisait peur à elle, devait avoir les clés de son pouvoir.
Un baiser, encore, puis Master l’invita à boire. C’était bizarre comme gout… mais elle eut l’impression, après avoir fini, d’avoir une chaleur nouvelle en elle qui la protégeait.
La marque de Master…




Yeager était en train de déguster un bol de ramen servi par Coppola quand Nephtys et Ushio remontèrent de la cave.
Le bar était vide… plus rien. Nettoyé, mais des éclats de verre traînaient encore par terre. Le clown leva les yeux en les apercevant.
« Et bien? Ca y est, tu as fait tes adieux, petite? »
L’expression qu’eut Nephtys en répondant… et le ton de sa voix… firent précipiter Coppola dans la cave.
« Je ne sais pas faire d’adieux. Allons y, je crois que ton roi nous attends. »
« Oh, mais il est aussi le tien! » ricana le clown…. Puis le trio quitta le bar pour rejoindre un hélicoptère.
Mais Bootleg n’était pas fini. Coppola remonta avec son patron sur les talons, d’un calme effroyable. Oh, ça, oui… pas besoin de s’inquiéter.
Mais il paraissait un peu triste quand même.
« Ca va boss? »
« … » Il mit longtemps à répondre, une main se massant le cou, son regard d’acier se promenant sur son bar, vide, sans vie, et détruit de partout. « … Oui, mais j’vais devoir dormir sur la béquille pendant un petit moment. Du coup, un max d’énergie à revendre. Et tu sais quoi, Coppola, en attendant le retour de la patronne, on va préparer un super truc. Le genre Bootleg va devenir le bar le plus fréquenté de la ville, service de nuit irréprochable, le genre que si elle arrive avec plus aucun souvenir ou avec des mémoires d’une vie passée à faire la fête dans les soirées privées de milliardaires, c’est pas grave, elle va vouloir rester ici. Et ça m’fera pas de mal de penser à autre chose qu’à la plus belle et longue énigme que j’ai jamais voulu résoudre. »


Dernière édition par Nephtys le Lun 11 Avr - 20:08, édité 2 fois
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Malemort
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeLun 11 Avr - 7:40

Un peu long à lire. Autant certains font des fics avec des chapitres longs comme les posts du Salut les Tag Forciens, autant toi tu fais des chapitre très longs. Peut-être même un peu trop, et je pense que cela passerait mieux si tu raccourcissait tes parties (par exemple fini une partie aux étoiles (**********************).

Un autre problème concerne l'alignement de ton texte. Par exemple:
Citation :

Le
bar était vide… plus rien. Nettoyé, mais des éclats de verre traînaient
ne passera pas forcément bien. Je ne sais pas à quoi cela est dû, et il se peut même que ce soit mon ordi (j'ai donc besoin de confirmation).

Après, ce n'est que mon simple avis.

Sinon, niveau idées, il y a du fond, c'est sur. J'attends...
Niveau orthographe, je n'en ai aperçue aucune. Des personnages hauts en couleur.

Surement la meilleure fiction que j'ai jamais lue (hormis cette histoire de longueur).


Il est fortement probable que tu désespère de n'avoir aucun commentaire (cela arrivera). Continue, car même si certains sont muets, je pense qu'ils apprécieront de te lire.

Courage !!!
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeLun 11 Avr - 20:11

Je ne sais pas pourquoi la mise en page a déconné... Vais tenter de réparer, et merci beaucoup pour le soutien Smile Je suis contente que ça plaise à quelqu'un quand même (c'est surtout pour la qualité que je doute, en fait...)

Pour la longueur... Vais essayer de corriger ça, notamment s'il y a de la description, je sais que ça ne plait pas forcément et ralentit, alors je vais essayer - mais merci beaucoup du message Smile


« A nouveau nous nous rencontrons, Nephtys… bien que je crains que vous n’ayez aucun souvenir de la précédente. »
Nephtys ne pouvait en croire ses yeux… et du coup ne faisait guère attention à ses oreilles.
Depuis que la limousine avait quitté la ville magnifique, immense et pleine de couleurs impressionnantes qui répondaient au nom de Neo Domino City, elle croyait être entrée dans un rêve enchantant.
La voiture s’était engouffrée dans un portail étincelant qui paraissait être de cristal tant il brillait, et… ce qu’elle voyait autour d’elle ravissait tous ses sens et apaisait son âme, rendant son cœur auparavant effrayé émerveillé.
Goodwin était en quelque sorte le chef de l’état que formaient Satellite et Neo Domico… du coup il bénéficiait d’un salaire et d’une demeure adéquate à la hauteur de ses prétentions. Ca se ressentait dans ce jardin…
…immense…
Il n’y avait que des fleurs, réunies dans des bosquets minutieusement taillés, si grands qu’elle ne pouvait pas le deviner, il lui aurait fallu des ailes pour cela, mais tous ensembles ils découpaient en leur vide un géoglyphe, un immense dessin visible uniquement à partir du ciel. A l’image, plus précisément, des géoglyphes de Nazca!
Cela accordait une nouvelle dimension à ce jardin…. Mystique.. Et non plus seulement enchanteur.
D’autant plus qu’au loin se dessinait une bâtisse aux allures de château, aux ailes resplendissantes et cristallines, scintillant au soleil comme la neige… magnifique illusion, se demanda Nephtys, car c’est vrai qu’elle aurait adoré voir cela, ou était-ce la réalité?
« … Je n’en crois pas mes yeux! »
« C’est beau, n’est-ce pas? »
« Oui… » Fascinée, Nephtys respira à pleins poumons l’air parfumé et frais qui émanaient des fleurs épanouies, goûta à la saveur de la fraicheur du vent, écouta le silence seulement perturbé par quelques oiseaux et leurs voix mirifiques…
Tetsu Ushio, Yeager ou même cet homme en face d’elle, honnêtement, ils n’existaient plus.
« Vous pouvez nous laisser, merci. »

Elle ne les regarda même pas partir, et pour cause!
Ces fleurs, là, venaient de lui imprimer un « elles sont trop beeeelles » dans le cerveau! Du coup elle s’était élancée vers elles, et, les mains sur les genoux, les contemplaient avec ravissement. Plusieurs pas résonnèrent, la firent grimacer parce que ça perturbait son joli paradis..
D’ailleurs pourquoi la vision de fleurs la mettait dans cet état-là? On aurait dit une gamine… pourtant c’était quasiment viscéral! Et puis, là, elle les touchait du bout des doigts en plein ravissement….
Oh, c’était si beau!
« La fleur de lys… » dit une voix qui venait vers elle.
« Elles sont merveilleuses… » murmura Nephtys, soufflée. Un petit soupir amusé de la part de l’homme, puis il se pencha à côté d’elle, arrivé enfin à destination. Il n’avait pas fait de bruits en marchant… respectait-il ce silence religieux qu’elle faisait? Il n’observait pas les fleurs, cependant, mais elle.
« Elles symbolisent la royauté. » ajouta-t-il, sa voix douce ne perturbant pas les oreilles du réceptacle aux cartes. Elle enregistra ces nouvelles informations et sourit doucement en les observant, elles et leurs courbes et formes harmonieuses, leur pureté et leur belle odeur…
« … Tu les adorait… » dit l’homme à voix si basse qu’elle faillit ne pas l’entendre.
Elle lui jeta un bref regard de côté… Reportant son attention. Lui, regardait à présent les fleurs, mais une espèce d’expression infinie de mélancolie était née sur son visage qui intrigua Nephtys. Cet homme la connaissait… et savait qui elle était avant?
« … De qui parlez-vous? » demanda-t-elle, ne prêtant attention au phénix qui bouillait de peur en elle et tremblait, car son âme avait confiance, et cela bloquait la créature.
Est-ce que cette infinie mélancolie ne provenait réellement que de son visage…. Ou bien d’elle-même? Elle ressentait une confiance grande et tristesse envers cet homme, sans aucune raison.
C’était bien dommage… songea-t-elle avec amusement.
Master serait jaloux, aucun doute là-dessus, puisqu’elle trouvait cet homme beau. Un petit sourire, et ça serait parfait! Mais il n’avait pas l’air du genre à sourire beaucoup. Une certaine personne aurait collé une droite illico presto au bellâtre.
« … De vous… mais vous ne vous en souvenez plus. »
… Là, par contre, elle était à deux doigts de faire comme son amant . Non, mais c’était une déclaration! Il la connaissait bien! Et s’il savait qu’elle n’avait aucun souvenir de ce temps, pourquoi ne pas lui raconter?! Nephtys serra les poings en se redressant, ce que, après un coup d’œil lancé à elle, il fit lui aussi, se relever. Il devait faire à peu près la taille de Master, un peu plus grand peut-être, mais à peine?
« Je veux savoir! Qui était-je? Vous le savez! »
…. Mais il ne répondit pas. A l’inverse, il se pencha… toujours cette expression infinie de mélancolie sur le visage… et cueillit un lys. Il jeta un œil rapide au réceptacle…
Elle ne comprenait pas, et sentait une vague colère au fond de sa gorge, mais incapable de l’exprimer, elle l’attribua à la frustration, croisa les bras et le foudroya du regard. L’homme soupira… Se releva et donna le lys sans plus de délicatesse à Nephtys.
« … Le jour où vous vous souviendrez du geste que je viens de faire… vous aurez toutes les réponses sur votre passé que vous cherchez. Il n‘y a pas que des lys ici, venez… »
Mais elle ne le suivit pas et se concentra de grimacer, sans décroiser les bras. L’homme parut rire un instant, maintenant qu’il était de dos et allait passer à un autre bosquet… et répondit à la question qu’elle posait silencieusement.
« Ce que je veux de vous? Rien d’autre que votre contrôle sur vos pouvoirs soit total… je pensais qu’en vous laissant vous promener à votre aise vous l’acquerriez de vous-même, et le Maître des Enigmes aurait peut-être pu vous y aider. Il semble cependant que comme d’habitude, il se soit contenté d’observer les choses sans agir. »
La fureur emplit maintenant Nephtys, en entendant dénigré celui qu’elle aimait tant - et elle se mit à agir pareil, se précipita sur l’homme pour le choper au collet. Mais le problème était qu’il mesurait plus qu’elle, et son geste ne fit guère que l’obliger à se pencher.
Ha, mais elle avait l’air idiote, super! Tant pis! Quitte à s’énerver, autant le faire jusqu’au bout! Surtout que maintenant une deuxième fureur lui montait dans la gorge, inconnue, et une troisième s’y mêlait, celle-ci venant du phénix dans ses entrailles. L’insulte n’était guère grave… mais il y avait quelque chose d’autre, de plus profond, qu’il n’était nul besoin d’essayer d’exprimer puisque c’était impossible, et que cet homme le ressentait aussi. En ces pupilles un sincère sentiment de regret apparut.
« N’insultez plus jamais Master! D’où vient ce pouvoir?! Ce serait la moindre des choses de me le dire, et ne mentez pas, vous savez très bien ce que je ressens, Rex! Je pourrais vous tuer sur le champ! »
C’était en effet vrai : l’aura réapparaissait… cette fois en totale adéquation avec son âme. Mais la main de l’homme se prit à sa gorge - et la poigne si puissante que toute envie de se battre disparut pour pouvoir survivre.
Il était en colère… réellement. Et là aussi, il ne fallait pas être doué de contagion émotionelle pour deviner que c’était plus profond.
« C’est vrai! Et j’aurais pu te faire tuer à la place, espèce d’ingrate! Je ne veux pas de tes reproches, compris? Je suis le chef du Bureau de la Sécurité! Alors laisser un danger pareil que toi, qui se fait posséder par n’importe quelle carte à la moindre goutte d’adrénaline, errer… L’idée que je sache ce que je fais ne t’as donc pas traversé l’esprit?! »

Pourquoi le phénix ne s’était pas réveillé? Nephtys ouvrit de grands yeux stupéfaite, alors que la prise autour de son cou la reposait au sol. … La protection de Master?
… Il avait raison en effet. Donc la protéger contre une violence justifiée était peut-être inutile… un pouvoir qui aurait pu tout détruire si une créature plus violente que le phénix, qui nécessitait déjà deux sacrifices pour être invoqué, l’avait possédée…
Effectivement, pourquoi ne pas l’avoir fait tuer? Et pourquoi cet homme semblait si déçu?

« … Mais je ne suis pas la seule à avoir des pouvoirs pareils… Il n’y a pas d’autres hommes et femmes avec le pouvoir de matérialiser un monstre? Ils ont parlé de la Sorcière de la Rose Noire! »
… il était passé dans une espèce de neutralité froide, qui indiqua à Nephtys que tout ce qui éventuellement pouvait les lier, il l’avait mis de côté. Mais Master avait raison. Elle était effectivement en rapport avec les plus hautes instances de ce monde…
Sa mission, là, était de découvrir la vérité! A moins que la vérité ne lui donne une seconde mission plus importante que rendre heureux un homme.
« En effet… mais ce ne sont pas les mêmes natures. Ils le font en duel, consciemment ou inconsciemment, donnent vie aux effets des cartes. Toi… tu es un réceptacle pour l’âme des cartes. Ca peut sembler stupide, mais… »
« … Tu serais capable de me l’expliquer, Daedalus? Pourquoi les cartes ont-elles des âmes? Ce ne sont que des bouts de papier… mais je les ai entendu toutefois. »
Oups! D’où ça sortait ça?! Rex écarquilla les yeux, la fixa pendant quelques secondes …
« … Oui. Mais je m’appelle Rex Goodwin. »
« Un roi grâce à qui le Bien est victorieux… C’est un joli nom. Presque aussi mystérieux que le Maître des Enigmes. Qu’est-ce que tu vas me faire? »
Cette question était angoissée… mais elle cacha du mieux qu’elle pouvait la peur. Elle ignorait ce que cet homme attendait d’elle, et pourquoi voulait-il qu’elle contrôle ses pouvoirs…. Surtout si pour lui c’eut été plus simple de la faire tuer!
Et il la connaissait…
Pour peu que cet homme soit le Daedalus dont elle avait parlé dans son sommeil… il détenait ces clés que Master voulait. Et qu’elle aussi, d’ailleurs.
Pourquoi se sentait-elle si mal ici… et si bien en même temps? Tel étaient les mystères qu’elle voulait révéler…
Rex sourit… sincèrement. « … Te dévoiler la vérité. T’expliquer ce que je veux faire. Tu seras libre après de partir ou de rester… et dans tous les cas, t’aider à te maîtriser en tant que réceptacle. »
Aucun doute - il savait tout. Et avait prévu des choses dont elle ne soupçonnait pas même l’existence. Cependant cette main qui s’offrit à elle était tout sauf malhonnête. « Suis-moi, s’il-te-plaît. Tu voulais savoir ce qu’est cette ‘âme des cartes’ n’est-ce pas? »
Oui. Le phénix le savait, mais il ne pouvait pas lui parler, guère faire autrement que lui communiquer ses émotions.

Et elles furent nombreuses.
Maintenant qu’assise dans un salon luxueux, Rex à côté d’elle, plusieurs livres ouverts avec beaucoup d’histoires et de photos, la voix du roi devenue passionnée, elle l’écoutait tout raconter.
Comment à l’origine des esprits protecteurs du monde vivaient sur l’Atlantide… comment tout cela avait basculé… que leurs natures avaient changé, que les pharaons avaient découvert le moyen de les invoquer; notamment, ou encore que les mayas savaient eux aussi le faire, qu’ils vénéraient l’un des dieux spirituels…. Et toutes ces histoires de haine…
Puis enfin comment Pégasus, plus de quinze années auparavant, avait découvert les cartes en égypte et les avaient adaptées pour que le monde les retrouve.
A l’origine du regain des problèmes, les créatures renaissant au fur et à mesure.

… Et donc le danger qu’il y avait à ce qu’un réceptacle ambulant puisse être possédé par tout et n’importe quoi.
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MessageSujet: Re: Contrebande de destin Contrebande de destin I_icon_minitimeLun 22 Aoû - 1:36

pas mal du tout
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