SUMMER WARS (2010)
Film d'animation Japonais (1h54) de Mamoru Hosoda
Titre Original : サマーウォーズ
Oeuvre associée : SUMMER WARS
Sortie au cinéma en France : 09 Juin 2010 Pays d'origine Japon : 01 Août 2009
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Trois années ce sont écoulées depuis que Mamoru Hosoda nous ait surpris avec La Traversée du Temps.
Ce réalisateur japonais qui été abonné au rôle d'animateur clé sur des
séries d'animation et qui débuta sa carrière de réalisateur sur un long
métrage de Digimonétait
parvenu à se faire un nom dans le milieu grâce au succès, tant public
que critique, du film. Autant dire que son nouveau film d'animation,
intitulé Summer Wars, été attendu au tournant... Imaginez un monde dans lequel existerait une plateforme communautaire multi support appelée
Oz.
Cette plateforme reliée à Internet vous proposerait différents services
tels que l'achat de musiques, regarder des films, jouer, ou même
simplement parler. Cela à travers un avatar que l'utilisateur
personnalise à sa façon.
Voilà donc un univers qui ressemble à s'y méprendre au notre ! Certes,
Ozest bien une fiction, mais nous ne sommes pas si loin de créer ce genre
de plateforme. Il n'y a qu'à voir les réseaux sociaux tels que
facebook et autre
twitterque nous retrouvons désormais aussi bien sur nos pc que sur nos
consoles de salon et nos téléphones portables. Regardons également le
X-Box Live et le
Playstation Networkqui sont deux outils communautaires offrant différents services
multimédia pour leurs consoles respectives. Les administrations n'ont
toutefois pas encore rejoint ces systèmes, et c'est sur ce point que
Oz devient une fiction.
Kenji, un jeune lycéen timide et doué pour les mathématiques, se
voit embaucher par la jolie Natsuki pendant les vacances d'été. Sa
mission sera de l'accompagner à Nagano pour l'anniversaire de sa
grand-mère et de se faire passer pour le petit ami de Natsuki auprès de
sa famille. Malheureusement, l'apparition d'un virus dans
Oz vient perturber la fête et il appartiendra à Kenji, Natsuki et sa famille de sauver le monde virtuel de cette attaque.
C'est après avoir rencontré sa belle famille que Mamoru Hosoda
eu l'idée de réaliser un film d'animation qui évoquerait de façon
humoristique la famille japonaise dans un film d'action. Le résultat
est concluant car les scènes de combats sont bien présentes et les
liens familiaux traditionnels occupent une place prépondérante tout au
long du film en mettant souvent en scène les différents protagonistes
dans des situations particulièrement drôles afin de garantir au
spectateur de passer un moment convivial en famille. Ainsi il paraît
difficile de s'ennuyer dans ce japanime tant les personnages sont
attachants et l'ambiance dynamique et particulièrement joviale. Voilà
donc un film qui vous donne la patate pour la journée !
Si Summer Wars
captive autant, c'est aussi grâce à son histoire dont il est facile de
faire une parabole avec l'actualité. En effet, avec le développement
des réseaux sociaux et des administrations sur Internet, il est
pensable qu'un
hacker puisse un jour parvenir à perturber
l'ordre public. Ainsi le réalisateur nippon semble vouloir nous
prévenir des risques potentiels du développement d'Internet tout en
indiquant les bienfaits de cette technologie dans la société
d'aujourd'hui.
D'un point de vue technique c'est tout aussi réussi. L'animation signée
Mad House à la production (Paprika, La Traversée du Temps,
etc.) est très fluide. Tout bouge : du premier au second plan. La scène
la plus impressionnante à ce niveau reste le repas de famille qui
apparaît très complexe avec chaque individu animé de façon personnalisé
rendant la séquence particulièrement vivante. Seul Hayao Miyazaki
avait réussi à rendre une animation aussi complète (cette comparaison
risque d'en choquer plus d'un, mais je l'assume entièrement).
En
revanche, Hosoda se distingue complètement de Miyazaki en ce qui
concerne la technique puisque, si ce dernier est réticent à utiliser
l'imagerie numérique, il n'en va pas de même pour le réalisateur de
Summer Wars. En effet, celui-ci a recourt à l'image de synthèse
lorsqu'il s'agit de scènes dans le monde virtuel. La transition
animation traditionnelle et 3d ne choque en rien puisque le rendu
utilisé est exactement le même que dans
Superflat Monogram, un
court-métrage qu'il réalisa pour Louis Vuitton en 2003. Dans ce mini
film de 5 minutes, Mamoru Hosoda avait eu recours au Cell-Shading, un
procédé qui donne un aspect dessiné à la 3d.
Si la technique s'avère
différente selon qu'il s'agisse du monde virtuel ou réel, le style
graphique subit également une transformation avec un côté "
chibi" plus prononcé dans
Oz et un dessin plus traditionnel accompagné d'une palette de couleurs plus étoffée dans le monde réel.
En revanche, la musique de
Akihiko Matsumoto (Goemon, The Returner)
ne parvient pas à se démarquer. Celle-ci s'avère sans âme et peu
originale avec cette symphonie très enjouée qui rappelle certaines
niaiseries familiales américaines. Toutefois quelques musiques sortent
du lot mais sans jamais créer de véritable mélodie enivrante comme sait
si bien le faire Joe Hisaishi lorsqu'il travail avec son compère Miyazaki.